FMI : un ralentissement prononcé fort probable aux USA, moins en zone euro

 
 
[02/10/2008 16:33:54] WASHINGTON, 1 oct 2008 (AFP)

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ège de l’organisation à Washington (Photo : Tim Sloan)

Le Fonds monétaire international a affirmé jeudi, en conclusion d’une étude des crises financières, que “la probabilité d’un ralentissement prononcé aux États-Unis” était “forte”, tandis que la zone euro était “quelque peu à l’abri d’un repli brutal”.

Après avoir comparé les précédentes crises, l’institution multilatérale a relevé que “les périodes de turbulences financières caractérisées par des difficultés dans le secteur bancaire sont plus susceptibles de s’accompagner de phases de ralentissement économique sévères et prolongées”.

Cette étude est incluse dans les chapitres analytiques des “Perspectives économiques mondiales” que diffusera le FMI mercredi, un peu avant la tenue de sa traditionnelle réunion d’automne à Washington.

Le FMI devrait probablement à cette occasion tirer les conclusions de l’intensification de la crise sur les marchés, en abaissant ses prévisions de croissance pour le monde et pour les Etats-Unis en particulier.

Fin août, le fonds tablait encore sur une croissance aux Etats-Unis de 1,3% en 2008, mais estimait que celle de 2009 ne devrait pas dépasser 0,7%. Pour la zone euro, le FMI avait revu ses prévisions à 1,4% en 2008 (contre 1,7% jusqu’ici) et prévoyait 0,9% pour 2009 (contre 1,2% auparavant).

Faisant écho au débat qui fait rage entre pays européens, le FMI a estimé dans son rapport de jeudi qu’il était “particulièrement crucial que les pouvoirs publics adoptent des mesures énergiques pour (…) favoriser le rétablissement des fonds propres dans le système financier”.

“L’importance du noyau des intermédiaires financiers dans la transmission des chocs financiers à l’économie réelle suggère que les politiques économiques qui aident à restaurer les fonds propres de ces institutions, dans le cadre d’un système de stabilisation financière, peut contribuer à atténuer le retournement de conjoncture”, a noté l’institution.

Pour les économistes du FMI, “le retournement de conjoncture aux Etats-Unis pourrait bien être plus violent et pourrait évoluer en récession. L’analyse pour la zone euro indique un scénario de ralentissement plutôt que de récession, et les dynamiques semblent évoluer avec un peu de décalage”.

Cette différence est principalement due au comportement des ménages, les Américains épargnant beaucoup moins que les Européens, selon le Fonds.

Aux Etats-Unis, “les profils des prix des actifs, du crédit total et de l’endettement net des ménages semblent similaires à ceux d’épisodes antérieurs qui ont été suivis de récessions”, a expliqué le FMI.

“La taille du marché hypothécaire américain, qui est au coeur de la crise, et le rôle de l’investissement suggèrent que l’épargne des ménages et leur comportement de consommation pourraient jouer un rôle beaucoup plus important dans le ralentissement actuel que par le passé”, ont écrit ses économistes.

En revanche, en zone euro, “la robustesse relative des bilans des ménages met l’économie quelque peu à l’abri d’un repli brutal, malgré la hausse appréciable des prix des actifs et des coefficients d’endettement” qui rappellent ceux précédant d’autres turbulences financières.

“La vulnérabilité de la zone euro pourrait être aussi quelque peu réduite par le fait que les systèmes financiers dans de nombreux pays tendent à être moins dérégulés qu’aux Etats-Unis”, a ajouté le FMI.

L’institution a aussi relevé “des différences entre pays”, avec une croissance du crédit beaucoup plus forte en Irlande ou en Espagne qu’ailleurs, et particulièrement en Allemagne.

 02/10/2008 16:33:54 – Â© 2008 AFP