France, USA et Suède seuls en lice pour vendre des avions multi-rôles au Brésil

 
 
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Un avion de chasse Rafale de Dassault (Photo : Pierre Verdy)

[02/10/2008 21:43:07] BRASILIA (AFP) La France, les Etats-Unis et la Suède sont désormais seuls en lice pour fournir au Brésil des dizaines d’avions militaires multi-rôles jusqu’en 2040, un marché de plusieurs milliards de dollars, a rapporté la presse brésilienne jeudi.

Le F-18 E/F de Boeing, le Rafale de Dassault et le Gripen JAS-39A de Saab ont été choisis mercredi par l’armée de l’air brésilienne (FAB) comme finalistes de son appel d’offres dont le vainqueur doit être officiellement annoncé en mars 2009.

Dans cette compétition serrée, le Brésil prendra notamment en compte les transferts de technologie qui seront offerts par les trois constructeurs aéronautiques.

Le Brésil “cherche les moyens de produire ou de participer à la production d’avions de chasse de cinquième génération dans un avenir à moyen et long terme” et le choix du vainqueur tiendra compte de “la compensation commerciale et du transfert de technologie”, indique un communiqué de l’armée de l’air.

La FAB prévoit d’acheter un premier lot de 36 appareils pour une valeur de 2,5 milliards de dollars, selon la presse. Mais, à terme, le Brésil envisage de passer commande de 120 à 150 appareils pour remplacer sa flotte qui comporte notamment 12 Mirage 2000 (Dassault) et 57 F-5 de l’Américain Northrop.

Le Sukhoi russe qui a longtemps fait figure de favori, le F-16 de l’Américain Lockheed Martin et l’Eurofigter du consortium Grande-Bretagne, Allemagne, Italie et Espagne, n’ont pas été retenus dans la dernière liste.

L’enjeu est important pour la France car, si le Rafale était choisi, il s’agirait de la première vente à l’exportation de cet appareil sophistiqué entré en service en 2001.

“Les trois avions de combat finalistes ont le même niveau et n’importe lequel peut gagner”, a déclaré jeudi à l’AFP le colonel à la retraite Geraldo Cavagnari, membre du Centre d’études stratégiques de l’Université de Campinas (Etat de Sao Paulo).

Selon lui, la France arrive avec des avantages mais rien n’est encore joué: “la France a une tradition historique et une bonne entente (avec le Brésil) qui a commencé avec les Mirages 2000 mais cela n’est pas déterminant. Ce qui définira le gagnant, c’est le transfert de technologie, ce que chacun est disposé à offrir pour encourager l’industrie aéronautique brésilienne”.

Un autre analyste militaire et général à la retraite, Alvaro Pinheiro, a renchéri: “Je crois que l’offre française est la plus avantageuse car la France a démontré la volonté politique d’être un partenaire du Brésil”.

La France et le Brésil ont déjà conclu un “partenariat” politique qui doit être renforcé lors de la visite du président Nicolas Sarkozy, fin décembre au Brésil. A cette occasion, des accords industriels de défense devraient être signés, portant en particulier sur l’acquisition par la marine brésilienne de quatre sous-marins de type Scorpène et la fabrication en commun d’un sous-marin d’attaque à propulsion nucléaire, le Brésil étant maître d’oeuvre pour le moteur nucléaire.

Le Brésil et la France ont déjà signé en juillet un accord pour la fabrication de plusieurs dizaines d’hélicoptères lourds Super Cougar.

La grande surprise a été l’élimination du Sukhoï, mais les récents accords de coopération militaire, accompagnés d’importantes ventes d’armes, entre la Russie et le Venezuela “lui fermaient la porte” au reste de l’Amérique latine, a estimé le directeur du site spécialisé Defesanet, Nelson During.

 02/10/2008 21:43:07 – Â© 2008 AFP