Crise : le plan de sauvetage bancaire approuvé par la Chambre des représentants américains

 
 
[03/10/2008 18:40:43] WASHINGTON (AFP)

photo_1223015001589-12-1.jpg
érence le 2 octobre 2008 au Capitole à Washington (Photo : Jim Watson)

Les parlementaires américains de la Chambre des représentants ont approuvé vendredi le massif de sauvetage bancaire, déjà adopté par le Sénat, un vote crucial qui était attendu par les places boursières à travers le monde.

La Chambre a approuvé vendredi par 263 voix contre 171 ce plan de 700 milliards de dollars proposé par le Trésor, dans le cadre d’une “Loi de stabilisation économique d’urgence 2008” de 850 milliards de dollars en tout.

Une majorité de 218 voix était nécessaire pour faire passer ce texte à la Chambre, qui l’avait rejeté le 29 septembre par 228 voix contre 205.

Le Sénat avait adopté haut la main mercredi (74-25) le texte légèrement révisé sur le fond mais lourdement amendé par des ajouts divers pouvant satisfaire les élus récalcitrants.

Avec l’approbation par la Chambre, cette loi, qui donne des moyens historiques au Trésor américain pour intervenir sur le secteur financier, est désormais entérinée par le Congrès, qui l’envoie sur le bureau du président George W. Bush pour signature.

M. Bush devait s’exprimer sur le sujet vers 17H55 GMT, a annoncé la Maison Blanche.

Le dispositif a pour objectif d’assainir les institutions financières fragilisées par la crise immobilière.

photo_1223057351232-12-1.jpg
à la Bourse de New York le 3 octobre 2008 (Photo : Spencer Platt)

A Tokyo, dans l’attente du vote, la Bourse a terminé la séance de vendredi en forte baisse de 1,94%, à son plus bas niveau en plus de trois ans.

La Bourse de New York restait en hausse mais réduisait ses gains après le vote: le Dow Jones gagnait 1,26% et le Nasdaq 1,57%. Les Bourses européennes avaient clôturé en hausse, semblant anticiper une approbation du plan du secrétaire au Trésor américain Henry Paulson: Paris a pris 2,96%, Francfort est montée de 2,41% et Londres de 2,26%.

Lors d’un premier vote lundi, 133 républicains et 65 démocrates s’étaient opposés au plan. Mais, après l’adoption mercredi au Sénat d’un texte amendé, plusieurs élus des deux camps ont annoncé qu’ils se ralliaient aux mesures préconisées par le secrétaire au Trésor.

Un conservateur influent, John Shadegg, qui réclamait il y a une semaine la tête de M. Paulson, a ainsi annoncé qu’il voterait finalement le plan, convaincu notamment par le doublement de la garantie par l’Etat des dépôts bancaires.

Un autre républicain, Jim Ramstad, a également changé d’avis après l’inclusion d’une mesure sur l’assurance-maladie pour traitements mentaux et de crédits d’impôts pour les énergies renouvelables.

La version amendée ajoute en effet quelque 150 milliards de crédits d’impôts et autres aides diverses aux 700 milliards de dollars du plan, ce qui rebutait bon nombre de démocrates anti-déficit.

Un bloc de démocrates, les “Blue dogs”, soucieux de ne pas creuser le déficit, s’étaient montrés rétifs, mais certains ont annoncé qu’ils avaient changé d’avis après en avoir été convaincus par le candidat démocrate à la Maison Blanche, Barack Obama.

Jeudi, pour la 14e fois en 15 jours, le président George W. Bush a plaidé en faveur de l’adoption du plan, “parce que les Américains sont inquiets pour leurs emplois”.

photo_1223044630806-12-1.jpg
ésident américain George W. Bush, le 2 octobre 2008 à la Maison-Blanche (Photo : Saul Loeb)

Le Républicain rallié Jim Ramstad l’a écouté: “Je vote pour ce plan amendé (…) parce que la crise est réelle. Elle détruit les emplois, l’épargne de la retraite et le rêve américain”, a-t-il expliqué.

“Je crois que certains changeront leur vote parce qu’ils auront réalisé les conséquences très négatives sur l’économie, à la Bourse ou sur le marché du crédit”, a promis de son côté le négociateur démocrate du plan à la Chambre, Barney Frank.

Le FMI (Fonds monétaire international) a annoncé jeudi “la forte probabilité d’un ralentissement prononcé aux Etats-Unis”. Selon les chiffres du ministère du Travail publiés vendredi, le chômage aux Etats-Unis est demeuré en septembre à 6,1%, son plus haut niveau depuis cinq ans.

 03/10/2008 18:40:43 – Â© 2008 AFP