[05/10/2008 06:07:59] PARIS (AFP)
Les inquiétudes économiques du moment n’ont pas empêché le Mondial de l’Automobile d’attirer la grande foule samedi pour la première journée d’ouverture au public qui a toutefois été marquée par une action de salariés de l’usine Ford de Blanquefort, inquiets pour leur emploi. Le salon a également reçu la visite de militants écologistes qui avaient pris pour cibles les marques allemandes. Le plus important salon automobile du monde par sa fréquentation avait pourtant décidé de se mettre à l’heure de l’environnement et se peindre littéralement en vert: plantes, éclairage des stands et même tenue des hôtesses. Avec plus de 90 premières et des modèles nouveaux chez tous les grands constructeur, le salon a attiré la foule habituelle des familles qui se sont pressées dans les halls d’exposition vite surpeuplés, avec une fréquentation particulièrement dense dans le secteur où se côtoient des marques de rêve comme Ferrari, Maserati ou Rolls-Royce. “On a ciblé les voitures de luxe: Porsche, Aston Martin et Ferrari”, explique Joseph, qui a pu entrer sur le stand Ferrari avec ses deux enfants pour admirer de près le cabriolet California, une des stars du salon. Un privilège réservé aux visiteurs dûment munis d’une précieuse lettre d’invitation ou bénéficiant de l’indulgence de la sécurité. “On est victimes de notre succès. Mais on parle là de passion”, constate un responsable du stand.
Si les visiteurs ne veulent pas manquer les grandes nouveautés du moment, Renault Mégane, Volkswagen Golf, Ford Ka, Citroën C3 Picasso, Peugeot 308 CC ou encore Toyota iQ, les concept cars des constructeurs sont également très entourés, à l’instar des Citroën Hypnos, Peugeot RC HyMotion4 ou Renault Ondelios. Agnès et sa famille, venues de Seine-et-Marne, entendaient bien en tout cas “voir toutes les voitures”, quitte à consacrer “cinq heures” à une visite extensive du salon, avec des pauses pour les enfants aux simulateurs de conduite très prisés des stands Renault ou Citroën. C’est toutefois le pessimisme qui avaient marqué les journées presse, jeudi et vendredi, les industriels ne cachant leur pessimisme pour un secteur qui subit les effets du pétrole cher et du ralentissement économique. Ce contexte s’est illustré par l’action des salariés de l’usine Ford de Blanquefort, près de Bordeaux. Plusieurs centaines d’ouvriers de l’usine se sont bruyamment invités dans l’après-midi au salon pour exprimer leur colère au stand du groupe américain. “Les repreneurs défilent, ça fait des mois qu’on nous tient écartés de toute information sérieuse”, s’est indigné Francis Wilsius, secrétaire CFTC du comité d’entreprise de l’usine. Quant aux activistes de Greenpeace, ce sont les constructeurs allemands qu’ils ont pris pour cible. Les accusant de “torpiller la législation européenne” en préparation sur les émissions de CO2 des voitures, des militants se sont menottés au volant des voitures sur les stands Audi, Volkswagen, BMW et Mercedes. En début de journée, la ministre de l’Economie Christine Lagarde a souligné que l’industrie automobile était “déterminante pour notre économie”, à l’issue d’une visite au salon consacrée en grande partie aux constructeurs français.
Elle a salué “l’effort considérable des constructeurs automobiles, français en particulier, pour nous préparer au monde de demain” où “la voiture aura un rôle nouveau à jouer”. Le Mondial de l’Automobile se poursuit jusqu’au 19 octobre. En 2006, lors de la dernière édition, il avait accueilli 1,4 million de visiteurs. |
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