Le gouvernement belge fait monter la pression sur l’avenir de Fortis

à La Haye, le 29 septembre 2008 (Photo : Rick Nederstigt)

Les gouvernements belge et luxembourgeois étaient à nouveau samedi au chevet de Fortis, sur fond de spéculations entre une nationalisation de l’ensemble des activités belges du bancassureur ou de la cession partielle à la banque française BNP Paribas.

Le Premier ministre belge Yves Leterme a annoncé, en marge de discussions budgétaires informelles à Bruxelles, qu’il pourrait y avoir dans les prochaines heures une annonce sur la “capitalisation de Fortis”, selon la télévision belge.

“Nous allons prendre un certain nombre d’autres décisions stratégiques pour Fortis”, avait déjà indiqué vendredi soir M. Leterme.

Vendredi, le gouvernement néerlandais a procédé à la nationalisation de l’essentiel des activités néerlandaises du groupe alors encore belgo-néerlandais, y compris le “fleuron” que représentent les actifs d’ABN Amro, pour 16,8 milliards d’euros.

Cette reprise de contrôle néerlandaise laisse Fortis Belgique et Fortis Luxembourg en position de faiblesse.

Dimanche dernier, les gouvernements belge, néerlandais et luxembourgeois avaient procédé à une opération de sauvetage du groupe qui menaçait d’être la première grande victime européenne de la crise financière mondiale.

Ils ont décidé d’injecter 11,2 milliards d’euros au total dans Fortis, et de prendre chacun en échange environ 49% de la filiale bancaire du groupe dans leur pays respectif.

Samedi, la presse belge estimait que le groupe amputé de ses activités néerlandaises pourrait être nationalisé ou que la banque française BNP Paribas, qui avait déjà montré de l’intérêt pour Fortis, pourrait acquérir sa part non nationalisée.

Le ministre luxembourgeois de l’Economie Jeannot Krecké a confirmé à la radio RTL que les négociations se poursuivaient et qu’une décision devrait être prise d’ici dimanche soir.

Il a indiqué que son gouvernement n’avait pas vocation à rester durablement actionnaire de Fortis Luxembourg, et qu’il cherchait “un partenaire solide” auquel l’adosser.

Interrogé sur la possibilité que ce soit BNP Paribas, il a répondu: “c’est une possibilité, mais il y a en a plusieurs”.

Le quotidien belge Le Soir a affirmé que des responsables de BNP Paribas étaient restés à Bruxelles ce week-end pour des pourparlers. Le porte-parole de BNP Paribas à Paris a pour sa part refusé de commenter ces rumeurs.

Le quotidien La Libre Belgique a également fait état de l’intérêt de la banque française Société Générale pour Fortis.