Dans le
cadre du Projet Euro-méditerranéen de Navigation par Satellite, financé par
l’Union européenne, une expérimentation du système GNSS a été effectuée en
Tunisie, permettant la localisation par satellite des navires transportant
des marchandises. Un partenariat gagnant-gagnant qui profite à l’UE en lui
offrant la possibilité de valider le système EGNOS et à la Tunisie d’être
partie prenante au système européen de navigation par satellite dès ses
débuts. Pour tous deux, c’est encore une nouvelle voie de coopération qui
s’ouvre.
Quand on équipe des navires commerciaux d’un système de traçage par
satellite on entre tout de go dans une nouvelle ère où le gain de temps, la
gestion des capacités et la sécurité sont les maîtres-mots. Car, avec un tel
système, on peut aussi bien sélectionner la meilleure route possible que
bénéficier des secours immédiats quand le navire est en difficulté, ou
optimiser et aménager les opérations de transport des marchandises.
Dans le domaine du transport multimodal, il est également possible
de coupler ce système de traçabilité à une application logistique,
permettant ainsi de savoir à n’importe quel moment où se trouvent chaque
conteneur, chaque colis…
En vérité, les applications du système GNSS sont innombrables et
ouvrent la voie à une nouvelle manière d’assurer le transport maritime.
METIS (MediTerranean Introduction of GNSS Services)?
D’abord, il
faut comprendre quelques concepts. A l’origine était le GNSS, c’est-à-dire
le système européen de navigation par satellite qui est donc différent du
standard américain GPS. Le GNSS est basé sur EGNOS (Service Européen de
Navigation par Complément Géostationnaire) –déjà utilisable– et sur Galileo,
qui sera opérationnel en 2013.
Et bien,
METIS est le projet qui consiste à l’introduction des services GNSS dans la
région Méditerranée. Il a débuté en juillet 2006 pour une durée de 30 mois
pour soutenir la coopération Euromed tout en favorisant une politique
commune sur ce dossier.
La démonstration “Satellite Navigation
freight tracking & tracing”
D’un côté
comme de l’autre de la Méditerranée, il n’y a aucun doute dans les esprits
que le Bassin représente une région d’importance stratégique et recèle un
potentiel démesuré pour multiplier les échanges de toutes natures entre
l’Union européenne et la région Méditerranée. Et c’est là que METIS pourra
démontrer les avantages des services GNSS (basés sur EGNOS, pour préparer le
marché de Galileo).
Mais il fallait un cas concret pour en faire la démonstration. Et
c’est là qu’entre en jeu le Projet Euro-méditerranéen de Navigation par
Satellite.A Tunis, Mme
Dalila Achour-Limam, en sa qualité de Directeur Adjoint & Coordinateur
Evènementiel du Forum EuroMed Transport, a expliqué comment une partie des
4,5 millions d’euros du Projet Euromed de Navigation par Satellite était
destinée à l’amélioration du signal d’Egnos dans la région. Elle
a souligné que 2,5 millions d’euros ont été réservés pour des applications
pratiques. Et c’est bien le Project METIS qui a facilité cela par ces
démonstrations utiles comme le ‘’Satellite Navigation Freight Tracking &
Tracing”.
Une préparation de longue haleine
Les choses
ont quand même été facilitées par le fait que
l’opération ‘’Satellite ship tracking
Italy-Tunisia’’ est le dernier maillon d’une longue chaîne qui commence au
Sommet de Barcelone, passe par la réalisation d’une étude de
diagnostic absolument inédite sur la transport en Méditerranée, la
détermination d’une vision stratégique qui englobe tous les points où il
faudrait intervenir, la mise en place d’un plan d’action… le tout dans une
atmosphère de dialogue ininterrompu entre toutes les parties concernées.
Ce n’est
qu’en 2003 que fut lancé le
premier Projet EuroMed transport avec une enveloppe financière totale de 20
millions d’euros.
Son démarrage effectif a commencé au début 2003 et s’est poursuivi sur une
période de 4 ans jusqu’en 2007 avec comme objectif de faciliter la
coopération entre les 10 pays partenaires méditerranéens et les pays membres
de l’Union européenne en vue de soutenir le développement de la future Zone
de Libre-échange Euro-méditerranéenne et de promouvoir l’intégration
économique régionale.
Le
Projet vise à améliorer le fonctionnement et l’efficacité des systèmes de
transport méditerranéens en général, et concentrant une bonne partie de ses
efforts sur le «dialogue des politiques» avec les décideurs du transport.
Une approche régionale qui entraîne des bénéfices supplémentaires (par
exemple en préparant une stratégie de développement des infrastructures
régionales et en renforçant les compétences locales pour la préparation et
la mise en œuvre de
projets connexes).
En 2004, c’est une première dans le secteur du transport en
Méditerranée : la réalisation d’une étude de diagnostic de grande envergure
où plus d’une vingtaine d’experts ont mis sur pied une analyse modulaire
générale du système méditerranéen des transports visant les décisionnaires,
opérateurs et utilisateurs du secteur privé dans le cadre du partenariat
euro-méditerranéen. Un Livre Bleu a vu
le jour en 2005 pour mettre à plat une vision stratégique sur les priorités
communes des partenaires méditerranéens en matière de transport.
Le Plan d’Action Régional a été établi en 2007
pour fixer les actions prioritaires approuvées par les partenaires dans le
domaine du transport pour la période 2007-2013. Dans ce Plan d’Action
Régional de Transport, il a été préconisé que les pays méditerranéens
devraient poursuivre leur collaboration avec les projets EuroMed GNSS et
avec le bureau GALILEO de coopération euro-méditerranéenne (GEMCO).
Les pays méditerranéens devraient également
suivre, en liaison avec la Commission européenne, les avancées et les
opportunités résultant de la mise en place progressive des services
européens GNSS dans la région à partir de 2011, ce qui était exactement le
but du projet METIS.
Pourtant, ce
n’est pas sur ce point d’action que s’attarde Mme Limam. Le plus important
pour elle reste l’harmonisation des standards avec les réformes que cela
implique dans les lois, les conventions, le renforcement des normes de
sécurité… Pour y aboutir, le cœur même du projet consiste en un ‘’dialogue
des politiques’’ où chaque partenaire doit faire preuve de diplomatie pour
aller à l’essentiel sans heurter les sensibilités locales tout à fait
naturelles.
Tout un
chacun sait que l’opération vise à expérimenter les capacités et, surtout,
les applications des services GNSS et conduire une expérience sur un navire
tunisien validerait cette approche. C’est assurément un avantage
stratégique pour la Tunisie d’être impliquée dans ce projet européen qui
ouvre ainsi la voie à une nouvelle forme de coopération.
Nom:
METIS (Introduction des services GNSS dans la région méditerranéenne)
METIS
ouvre la voie à l’introduction des services EGNOS et Galileo dans le Bassin
méditerranéen. Il s’est fixé comme principal objectif de définir une
politique euro-méditerranéenne pour la mise en œuvre des services GNSS dans
la région, initialement au travers des services EGNOS. L’objectif est de
faciliter l’introduction future de l’ensemble des services Galileo.
Site
Web :
www.aui.ma/GNSS/metis/overview.html
Photos
captions
La
démonstration en Tunisie a montré définitivement le système EGNOS pour le
domaine maritime et, en particulier, pour le secteur du transport de
marchandises.
«La raison
d’être du Projet» consiste en un perpétuel et continu ‘’dialogue des
politiques’’ où chaque partenaire doit faire preuve de volonté pour apporter
les améliorations requises.
Mme Dalila
Achour-Limam, Directeur Adjoint & Coordinateur Evènementiel du Forum Euromed
Transport.
Le Port de
Radès, près de Tunis… le point de départ du traçage
Ulysse…
c’est à ce genre de navire que le système est destiné.