[05/10/2008 21:31:01] LUXEMBOURG (AFP)
La banque française BNP Paribas va prendre le contrôle du bancassureur en difficulté Fortis en Belgique et au Luxembourg, les gouvernements de ces deux pays restant actionnaires minoritaires, a indiqué dimanche soir une source proche du gouvernement luxembourgeois. Un accord en ce sens a été conclu entre les différentes parties dimanche soir, à l’issue d’un week-end d’intenses négociations, a précisé cette source. Aux termes du compromis, la première banque française va prendre 75% de la filiale belge du groupe Fortis, 25% restant dans le giron de l’Etat belge, qui conserve ainsi une minorité de blocage lui permettant d’avoir son mot à dire sur les décisions stratégiques. Concernant Fortis au Luxembourg, BNP Paribas va prendre 66% des parts, le gouvernement du Grand-Duché conservant pour sa part 33%, selon la même source. L’information devrait être officialisée lors d’une conférence de presse à Bruxelles dans la soirée. Les activités néerlandaises de Fortis, un groupe confronté à des problèmes de liquidités suite à la crise financière, ont déjà été nationalisées cette semaine par le gouvernement des Pays-Bas. Selon le quotidien belge De Tijd, sur son site internet, l’opération sera financée en actions du groupe BNP Paribas, dans le capital duquel la Belgique montera à hauteur de 10%, pour une valeur boursière estimée à 6,5 milliards d’euros. Le gouvernement luxembourgeois sera quant à lui présent à concurrence de 1,4% dans BNP Paribas.
L’accord prévoit par ailleurs que Fortis Insurance Belgium et Fortis Investments passeront aussi dans le giron de BNP Paribas, selon De Tijd. BNP-Paribas apporte la solidité d’une banque de premier plan peu touchée jusqu’ici par la crise des mauvais crédits hypothécaires américains, tandis que les Etats mettent dans la corbeille les garanties et engagements pris vis-à-vis des employés et des clients de Fortis. L’adossement de Fortis à l’un des plus grands groupes financiers européens est le dernier épisode en date du démantèlement et de la restructuration capitalistique du bancassureur belgo-néerlandais. Les tractations du week-end ont suivi l’annonce vendredi par le gouvernement néerlandais de la nationalisation de l’essentiel des activités néerlandaises du groupe – y compris le “fleuron” que représentent les actifs d’ABN Amro – pour 16,8 milliards d’euros. Cette reprise de contrôle néerlandaise a laissé Fortis Belgique et Fortis Luxembourg en position de faiblesse. Il y a tout juste une semaine, les trois gouvernements du Benelux avaient concocté dans l’urgence un premier plan de sauvetage du groupe belgo-néerlandais pour éviter qu’il ne devienne la première grande victime européenne de la crise financière mondiale. Ils avaient alors décidé d’injecter 11,2 milliards d’euros au total dans Fortis, prenant chacun en échange environ 49% de la filiale bancaire du groupe dans leur pays respectif. Cette part va donc à présent redescendre à 25% et 33% respectivement pour la Belgique et le Luxembourg. |
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