La crise bancaire provoque un effondrement général des Bourses mondiales

 
 
[06/10/2008 21:00:28] WASHINGTON, 6 oct 2008 (AFP)

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écrans à la Bourse de Francfort le 6 octobre 2008/ (Photo : Martin Oeser)

Les marchés boursiers se sont effondrés lundi, alors que la crise financière continuait de frapper durement les banques européennes et que les gouvernements tentaient, en ordre dispersé, de rassurer les épargnants dans l’attente d’une hypothétique réponse européenne commune.

Après avoir perdu plus de 7% en séance, le Dow Jones a reculé de 3,54% à New York en clôture, alors qu’en Europe les bourses ont terminé la séance sur de très fortes chutes, les actions des banques et des compagnies d’assurance affichant les plus fortes pertes.

Paris a dévissé de 9,04%, le plus fort recul en une séance depuis la création de l’indice CAC-40 en 1988, tandis que Londres a chuté de 7,85%, alors que le ministre britannique des Finances n’a pas confirmé un plan de recapitalisation des banques. Francfort a perdu 7,07%, Milan 8,24% et Amsterdam 9,14%.

Moscou a dévissé de 19,1%, une chute record.

Les marchés boursiers d’Asie-Pacifique, de la région du Golfe et d’Amérique latine ont également connu une journée noire.

Face au risque de panique chez les épargnants, plusieurs gouvernements européens ont annoncé des mesures de garantie des dépôts, à l’instar de l’Irlande, de l’Allemagne, de la France, du Portugal, de l’Espagne et de l’Islande –où le Premier ministre a annoncé que le gouvernement était prêt à prendre le contrôle de toutes les banques du pays pour faire face à la crise financière.

La mesure la plus spectaculaire est venue d’Allemagne, où la chancelière Angela Merkel a annoncé dimanche la couverture par l’Etat de toute l’épargne des ménages, soit plus de 1.600 milliards d’euros.

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és financiers, pétrole, or et changes le 6 octobre 2008. (Photo : null)

Londres, qui avait sévèrement critiqué l’annonce de Dublin, a demandé à Berlin de “clarifier” son projet.

Au-delà des initiatives nationales, les Européens continuent de débattre de la manière de répondre à la crise au niveau de l’Union après la réunion samedi à Paris d’un G4 (Allemagne, Grande-Bretagne, Italie et France) qui n’est pas allée au-delà des déclarations d’intention.

Le français Nicolas Sarkozy, président en exercice de l’UE, a déclaré lundi que “les gouvernements des 27 pays de l’UE” sont “unis, solidaires et déterminés” face à la crise et que “chacun d’entre nous prendra toutes mesures nécessaires pour assurer la stabilité du système financier”.

Les ministres des Finances des quinze pays de la zone euro se retrouvaient lundi à Luxembourg pour leur réunion mensuelle. La réunion s’élargira aux 27 ministres de l’UE mardi. Mais les divergences restent fortes, notamment autour de l’idée d’un fonds de garantie européen.

A Luxembourg, le ministre italien de l’Economie, Giulio Tremonti, comptait proposer à ses homologues la création “d’un fonds commun égal à 3% du PIB”, a annoncé le Premier ministre Silvio Berlusconi.

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é par la chute des valeurs à la bourse de Shanghai le 6 octobre 2008. (Photo : Mark Ralston)

M. Berlusconi, qui doit rencontrer Angela Merkel à Berlin dans la soirée, a assuré que la France ferait la même proposition. Mais les Allemands sont fermement opposés à cette idée et la France a dit qu’elle ne la soutenait pas.

La crise provoque par ailleurs une recomposition du secteur avec la reprise annoncée dans la nuit des activités en Belgique et au Luxembourg du bancassureur Fortis par la banque française BNP Paribas.

En France, les groupes Caisse d’Epargne et Banque Populaire ont annoncé envisager un rapprochement.

Le directeur général du Crédit Agricole Georges Pauget a affirmé que la situation des banques et des assureurs était “complexe” mais faisait “l’objet d’une coordination étroite entre les acteurs publics, les acteurs privés, les assureurs et les banquiers”, à l’issue d’une réunion autour de Nicolas Sarkozy.

En Allemagne, le bouclage en urgence d’une deuxième opération de sauvetage de la banque immobilière Hypo Real Estate ne parvenait pas à rassurer les investisseurs: le titre a chuté de 37,42%.

A Paris, Dexia a dégringolé de 20,29%, alors que l’inquiétude grandissait sur la solidité de la banque franco-belge pourtant partiellement nationalisée la semaine dernière par les gouvernements belge, français et luxembourgeois.

Le Premier ministre belge Yves Leterme a annoncé que des “initiatives” allaient être prises “dans les jours qui viennent” pour “renforcer” le groupe bancaire.

Source de toutes les difficultés, le marché interbancaire continuait d’être totalement bloqué et les taux continuaient d’augmenter. L’Euribor à trois mois, atteignait de nouveau un niveau historique pour le septième jour consécutif à 5,345%.

La Banque centrale européenne (BCE) a continué ses opérations de soutien au marché en annonçant un nouvel appel d’offres de 50 milliards de dollars.

La Réserve fédérale américaine (Fed) a annoncé qu’elle allait augmenter la ligne de refinancement accordée aux banques à travers un système d’enchères, de 300 milliards de dollars au total en octobre et novembre.

L’euro passait sous 1,35 dollar vers 14H45 GMT, touchant 1,3481 dollar, son plus bas niveau depuis le 22 août 2007, tandis que les prix du pétrole ont chuté sous les 90 dollars à New York.

 06/10/2008 21:00:28 – Â© 2008 AFP