Wall Street termine sous les 10.000 points, en limitant sa chute

 
 
[06/10/2008 21:27:25] NEW YORK (AFP)

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à la bourse de New York le 30 septembre 2008 (Photo : Spencer Platt)

La Bourse de New York a terminé lundi sous la barre des 10.000 points, limitant sa chute après avoir plongé en séance de près de 800 points, sur fond d’aggravation de la crise financière en Europe: le Dow Jones a lâché 3,58% et le Nasdaq 4,34%.

Selon les chiffres définitifs de clôture, le Dow Jones Industrial Average (DJIA) a reculé de 369,88 points, à 9.955,50 points. Alors qu’il n’était pas passé sous les 10.000 points depuis quatre ans, il est descendu en cours de séance jusqu’à 9.525,32 points, soit une perte de près de 800 points.

Le Nasdaq, à dominante technologique, a cédé 84,43 points, à 1.862,96 points et l’indice élargi Standard & Poor’s 500 3,86% (42,38 points), à 1.056,85 points.

La tendance avait été amorcée vendredi, quand Wall Street avait fini en baisse malgré le vote et la promulgation du plan de sauvetage du système financier américain.

Le marché a vécu une séance cauchemardesque, avant de limiter sa chute lors de la dernière heure d’échanges. Vers 18H45 GMT, en plongeant de 799 points, le Dow Jones enregistrait une baisse historique en nombre de points.

“Capitulation totale”, c’est le sentiment qui s’est dégagé sur le marché au cours de la séance, selon Marc Pado, de Cantor Fitzgerald. “Certains ont réfléchi ce week-end et en sont arrivés à la conclusion qu’ils n’en pouvaient plus”, a souligné l’analyste.

“Il n’y a nulle part où aller, nulle part où se cacher. Même les valeurs de la consommation ou de la pharmacie, considérées comme des refuges, ont été massacrées”, a constaté Marc Pado.

“C’est de la panique, par définition: tous les ingrédients sont réunis”, a-t-il noté.

La Réserve fédérale (Fed) a annoncé avant l’ouverture qu’elle allait offrir 300 milliards de plus en octobre et novembre pour le refinancement des banques, Elle va de surcroît rémunérer les réserves déposées chez elle.

Mais la confiance, la “foi”, avait déserté les investisseurs, qui voient le crédit se contracter. “Ce n’est pas tant que les banques ne sont pas encouragées à prêter, c’est qu’elles ne voient pas l’intérêt de prendre des risques”, selon M. Pado.

Les craintes sont fortes pour l’économie mondiale avec un système bancaire grippé, et se sont accrues tout particulièrement avec les derniers développements en Europe. La banque allemande Hypo Real Estate a dû être renflouée en urgence, tandis que l’italienne UniCredit a annoncé un plan de crise.

“Le niveau de nervosité est considérable”, a constaté Anthony Conroy de BNY ConvergEx Group.

La plupart des courtiers “n’ont jamais vu ça. C’est très différent de 1987 (date du dernier krach boursier aux Etats-Unis, ndlr). C’est une crise économique globale, pas seulement aux Etats-Unis”, a estimé M. Conroy.

Pas une seule des valeurs qui composent le Dow Jones n’a fini en hausse. L’indice VIX, qui calcule la volatilité, et donc la nervosité du marché sur les mouvements du S&P 500, a atteint son plus haut niveau depuis au moins 1990, selon les analystes du site d’informations financières Briefing.com.

La banque Citigroup a perdu 5,12% à 14,41 dollars. Elle réclame plus de 60 milliards de dollars à ses concurrentes Wachovia (-6,92% à 5,78 dollars) et Wells Fargo (-2,66% à 33,64 dollars) pour “rupture de contrat”.

Le groupe d’enchères sur internet eBay a reculé de 8,13% à 17,89 dollars à la suite de deux acquisitions et d’une restructuration.

Le groupe pharmaceutique Eli Lilly a cédé 7,00% à 38,42 dollars. Il va lancer une offre d’achat amicale de 6,5 milliards de dollars sur la société de biotechnologies ImClone (+2,96% à 66,86 dollars), déjà convoitée par son concurrent Bristol-Myers Squibbs (-5,43% à 19,32 dollars).

Le marché obligataire a servi de refuge. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans a plongé à 3,426%, contre 3,644% vendredi soir, et celui à 30 ans à 3,942%, contre 4,123%.

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