Une journée d’information a été
organisée, le 6 octobre 2008, sur le projet de production de l’électricité
en Tunisie destinée aux marchés tunisien et italien. Et ce à l’issue d’une
manifestation d’intérêt soumise, le 22 septembre 2008, à l’égard des
promoteurs intéressés. Ce projet est le produit d’une coopération
tuniso-italienne visant la réalisation d’une centrale électrique d’une
puissance de 1200 KW dans la région du Cap Bon et d’une interconnexion
sous-marine entre les deux pays. La centrale servira essentiellement à
approvisionner le marché tunisien et le marché italien en énergie électrique
à hauteur de 400 MW pour le premier et de 800 MW pour le second.
Une fois le projet finalisé par les deux parties, une
joint-venture verra le jour entre la STEG (opérateur tunisien) et TERNA
(opérateur italien) qui sera chargée de réaliser l’interconnexion
sous-marine, estimé à 300 Km de câble sous-marins pour une profondeur de 750
mètres et qui aura une capacité de transit de 1000 MW.
Pour la Tunisie, l’importance du projet réside dans sa
capacité à satisfaire les besoins annuels du pays en énergie électrique,
estimés à 400 MW à partir de 2011. «Les grands projets qui seront réalisés
en Tunisie nécessiterait évidemment une manne importante d’énergie
électrique, surtout avec un taux d’évolution de la demande de 7% par an»,
nous a indiqué M. Othmane Ben Arfa, PDG de la STEG. Mais ce projet constitue
également une opportunité grandiose d’accéder au réseau européen par le
biais de l’Italie. Ce qui permettrait à la Tunisie d’exporter son énergie
électrique et de profiter pleinement de sa liaison avec l’Europe.
Il est à noter que l’Italie est connectée avec la
France, la Suisse, l’Autriche et la Slovénie.
Pour l’Italie, la réalisation du projet s’insère dans
un processus plus large, celui de l’intégration du marché de l’Afrique du
Nord. «Nous recherchons des solutions au niveau régional et non plus au
niveau national», a affirmé M. Michelangelo Cellozzi, directeur du bureau de
TERNA pour l’Afrique du Nord. Outre la proximité géographique, le choix de
la Tunisie pour la réalisation du projet a été dicté, selon M. Cellozi par
«le milieu favorable aux investissements étrangers, des perspectives de
développement de la demande interne tunisienne, des perspectives d’ouverture
du marché national et régional et des perspectives globales d’intégration
avec le marché européen». Disons que le projet sus indiqué s’insère dans un
autre plus ambitieux, celui de la boucle méditerranéenne qui consiste à
relier tous les pays méditerranéens entre eux par interconnexion électrique.
Pour l’instant, la manifestation d’intérêt sera suivie
par un appel d’offres restreint de promoteurs potentiels. Dans l’étape
finale, une sélection définitive du promoteur sera effectuée pour démarrer
enfin la réalisation du projet qui sera mis en œuvre à l’horizon 2014-2016,
selon le type de combustible utilisé.
Notons ici qu’un choix entre le charbon et le gaz
naturel devrait être fixé et qui «sera fait sur la base du calcul
économique, en tenant compte des coûts externes liés aux émissions», a
affirmé M. Afif Chalbi, ministre de l’Industrie, de l’Energie et des PME. En
fait, le choix du charbon générera un coût de 2 milliards de dollars pour le
promoteur alors qu’il est réduit à 1 milliard de dollars pour le gaz
naturel. Concernant le site du projet, même s’il est communément admis qu’El
Haouria est l’endroit prévu, il n’en a pas encore été décidé. Trois autres
sites potentiels ont été évoqués, à savoir Bir Jeday, Hammam Ghzèze et Dar
Allouch.
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