La crise financière : c’est simple, mais c’est long

Par : Autres

La crise financière : c’est simple, mais c’est long

Les causes directes de la crise financière qui secoue le monde actuellement
remontent à plus de 3 ou 4 ans. Les causes initiales étant l’avidité et
l’appât du gain facile, puis la peur.

L’AVIDITE

Tout a commencé avec l’exigence de rentabilité croissante de la part des
investisseurs et actionnaires des banques américaines qui ont poussé les
managers à abaisser les critères de sélection des clients et à accorder des
crédits hypothécaires (pour l’achat de logements) à des individus dont les
revenus sont instables et ne leur permettent pas de s’endetter autant.

Les mensualités de certains crédits étaient égales à 80% du salaire de
l’emprunteur !! Pour les premières mensualités, les taux d’intérêt étaient
relativement bas et augmentaient pour atteindre parfois 15% et 18% par la
suite. Les banquiers savaient dès le départ que leurs clients allaient
faillir à leurs obligations de paiement mais ils étaient assurés de
récupérer leur mise en vendant les maisons hypothéquées (ce qui peut se
faire en 1 ou 2 mois aux USA) sur un marché immobilier en pleine hausse.

Inutile de dire que personne ne se souciait de la catastrophe que cela
pouvait causer chez les clients, déjà en situation précaire. Afin de se
refinancer auprès du marché financier, les banques ont ensuite conçu des
produits dérivés tels que les CDO et MBO, qui sont des sortes d’emprunts
obligataires, garantis par l’ensemble des hypothèques prises sur lesdits
crédits.

Afin de rassurer les acheteurs potentiels de ces titres, les banques les ont
couverts par des polices d’assurances (qui entrent en jeu en cas de non
paiement) fournies par des compagnies dont le rating est très bon (allant de
«AAA» a «A»). Ces titres ont été ensuite vendus à des investisseurs
(d’autres banques dans les 4 coins du monde, des fonds de retraite, des
fonds d’investissement, etc.) qui, aveuglés par la grande rentabilité, ont
acheté sans même regarder.

Au bout de quelque temps, les impayés sur les crédits hypothécaires ont
commence à s’accumuler et le très grand nombre de logements saisis par les
banques a provoqué une augmentation de l’offre de logements avec une demande
stable. Ceci a rendu les ventes de logements saisis plus difficile et causé
la baisse des prix de l’immobilier.

A ce point, les banques n’étaient plus capables d’assurer les paiements du
principal et des intérêts des titres (CDO et MBO) vendus aux investisseurs.
Les investisseurs se sont alors précipités vers le marché pour vendre ces
titres causant une baisse spectaculaire de leurs cours. Impossible donc de
liquider les titres sans encourir des pertes conséquentes.

LA PEUR

Et c’est là que tout s’emballe : les banques font alors appel à d’autres
moyens pour honorer ces paiements, y compris le recours contre les
assurances contractées initialement et la vente d’autres actifs ou titres «
sains ». Un malheur ne venant jamais seul, les compagnies d’assurance,
inondées par les demande d’indemnisation, étaient incapables de payer et se
sont mises, elles aussi, à vendre des actifs financiers supposés « sains » …
Avec tout le monde qui vend et peu d’acheteurs, les marchés boursiers ont
commencé à dégringoler en aggravant d’avantage la crise. Ne sachant pas ce
qui se passe chez le voisin, et le degré des dégâts causés chez lui, les
banques ont arrêté de se prêter de l’argent et des centaines d’entre-elles
étaient incapables de faire face à leurs obligations courantes.

Comme toutes les places financières et toutes les banques sont
interconnectées, la contagion s’est faite naturellement (sauf dans les pays
qui n’ont pas le contrôle de change). Pour des pays comme la Tunisie, les
banques sont épargnées des effets directs de cette crise car elles n’ont pas
accès aux marches internationaux. Le système financier ne sera donc pas la
porte par laquelle la crise va entrer. Les effets se seront toutefois
ressentis indirectement et à retardement par une réduction des échanges
économiques et commerciaux avec notre premier partenaire commercial,
l’Europe, qui semble entrer en récession … Wallahou Aalam !

Z.A.J

 

 


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