Les prix des logements anciens vont continuer à baisser en France

 
 
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éalisée le 06 mai 2008 à Paris (Photo : Thomas Coex)

[07/10/2008 13:23:41] PARIS (AFP) Après des années de flambée des prix, les logements anciens commencent à se vendre moins cher en France sous l’effet de la crise, sauf à Paris.

Cette décrue devrait se poursuivre voire fortement s’accentuer, selon certains experts.

Les prix de l’ancien ont baissé de 2,9% au troisième trimestre par rapport au trimestre précédent où ils avaient augmenté de 0,9%, selon l’étude publiée mardi par la Fédération nationale de l’immobilier (Fnaim). Les prix s’étaient déjà légèrement infléchi cette année au premier trimestre (-1,2%), mais le reflux, cette fois, est beaucoup plus marqué.

Déjà handicapés par la baisse de leur pouvoir d’achat, les ménages désireux d’acheter se heurtent désormais avec l’aggravation de la crise financière à un tour de vis des banques sur les crédits.

“On est obligé de constater une tendance baissière qui devrait se poursuivre au quatrième trimestre et en 2009”, reconnaît René Pallincourt, président de la Fnaim.

Le neuf, lui, était déjà touché avec une baisse de 30% des ventes au premier semestre.

Pour l’ensemble de 2008, la Fnaim prédit désormais une baisse des prix de l’ancien “de 2 à 3%” par rapport à 2007 et de “10%” à la fin 2009, dans un marché où les transactions vont reculer “de l’ordre de 10% à 15%”.

Les experts sont encore plus pessimistes.

“Cela ne fait aucun doute qu’on va finir l’année avec une baisse des volumes de transaction des logements anciens de 20% et une chute des prix comprise entre 5% et 8%”, assure Michel Mouillart, professeur d’économie à l’université de Paris X-Nanterre.

Pour M. Mouillart, “c’est sans précédent. Il va y avoir en 2008 et 2009 200.000 transactions en moins sur un total de 700.000. La France n’a jamais connu cela depuis la fin de la dernière guerre, même pendant la crise du début des années 90”.

Emmanuel Parot, analyste à la société Gilbert Dupont, s’attend à une baisse des prix, “aussi bien dans l’ancien que dans le neuf, de 15% entre 2008 à 2010” et “une chute des transactions de 20% sur 2008 et 2009”.

Ce sont surtout les résultats de septembre qui alarment les professionnels: la baisse des prix s’est en effet accentuée à la rentrée (-3,2% pour l’ensemble des logements).

Sur les douze derniers mois, (la Fnaim ne donne pas de chiffres trimestriels par région), la baisse la plus forte concerne le Sud-Est (-1,1%), devant le Nord, l’Est (-0,4%) et l’Ouest de la France (-0,3%). Le Sud-Ouest (+0,9%), le Centre et Alpes (+0,7%) et l’Ile-de-France (+0,5%) progressent encore faiblement.

Exception notable, les prix des appartements anciens à Paris sont repartis à la hausse au 2e trimestre (+2,4% à 6.580 euros/m2 en moyenne, contre +1,1% au 1er trimestre) et la progression atteint 10,1% sur un an, selon l’Indice Notaires/Insee également publié mardi.

En revanche, les prix dans l’ancien n’ont augmenté que de 0,4% (appartements) et de 1,7% (maisons) en petite couronne et ont même baissé en grande couronne (-0,4% et -0,3% respectivement) au 2e trimestre.

La chute des ventes de logements en Ile-de-France sur la même période est spectaculaire.

Les ventes, pour l’ancien et le neuf, ont baissé de 12,4% sur un an et même de 15,5% à Paris, après -8,8% au trimestre précédent.

Ce reflux s’est encore accentué en juillet et août, selon un premier bilan de la commission de la conjoncture immobilière de la Chambre Paris-Ile-de-France des notaires.

“Ce sont les banques et leur attitude envers les potentiels emprunteurs qui vont déterminer le futur”, prévient Henry Buzy-Cazaux, directeur général de la Fnaim.

 07/10/2008 13:23:41 – Â© 2008 AFP