Mercredi noir sur les Bourses, Londres au secours des banques britanniques (ACTUALISATION, SYNTHESE)

 
 
[08/10/2008 09:58:52] PARIS, 8 oct 2008 (AFP)

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éoul, le 8 octobre 2008 (Photo : Jung Yeon-Je)

Les marchés européens ont pris le sillage de Tokyo où l’indice Nikkei a clôturé mercredi sur une chute de 9,38%, la pire depuis le “lundi noir” de 1987, après avoir frôlé les 10% de perte en séance.

“Cela dépasse l’imagination. Le public a d’énormes craintes pour l’avenir”, a réagi le Premier ministre japonais, Taro Aso, qui a promis “des mesures”.

La déconfiture a gagné toute l’Asie: en clôture, Hong Kong a perdu 8,2%, Séoul 5,81%, Sydney 5% et Shanghai 3,04%. A la mi-séance, Bombay cédait 8,16% et Bangkok 8,37%. A Jakarta, la séance a été suspendue alors que le principal indice chutait de 10,38%.

Dans le Golfe aussi, l’affolement gagnait les bourses des riches monarchies pétrolières après trois journées consécutives de repli: -7,5% en Arabie saoudite, -8,3% au Qatar, -9,6% à Dubaï.

La Grande-Bretagne a lancé mercredi un plan massif de soutien à son secteur bancaire et appelé à un plan de sauvetage européen, sans empêcher une descente aux enfers des bourses du monde entier.

Le Premier ministre britannique Gordon Brown a annoncé mercredi avoir “invité” les autres pays de l’Union européenne à adopter un “plan européen de financement” du système bancaire.

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à New York, le 25 septembre 2008 (Photo : Don Emmert)

Il a précisé être “en consultation active sur un plan de financement européen” et en avoir discuté en début de matinée avec le président français Nicolas Sarkozy. L’idée d’un plan européen, évoquée la semaine dernière par la France, avait été écartée fermement par Berlin, qui préférait une approche nationale.

Londres a annoncé un vaste plan de sauvetage bancaire, qui comprend notamment une nationalisation partielle des premières banques du pays, via une prise de participation pouvant aller jusqu’à 50 milliards de livres (65 milliards d’euros).

Les huit banques concernées sont Abbey, Barclays, HBOS –en voie de rachat par Lloyds TSB–, HSBC, Lloyds TSB, Nationwide Building Society, Royal Bank of Scotland et Standard Chartered. Toutes ont confirmé leur participation au plan de recapitalisation.

Le ministre des Finances Alistair Darling a aussi annoncé le déblocage d’une ligne de crédit de 200 milliards de livres (260 mds d’euros).

“C’est un pas important en avant mais ce n’est pas le seul”, a affirmé M. Darling à la chaîne d’information continue Skynews. “Je n’exclus rien, nous ferons tout ce qu’il faut”.

Mais les initiatives gouvernementales qui se sont multipliées depuis l’adoption du Plan Paulson, doté de 700 milliards de dollars, vendredi aux Etats-Unis, semblaient incapable d’enrayer la spirale baissière sur les marchés.

A Londres, malgré l’annonce du plan britannique, la Bourse reculait de 7,82% en fin de matinée, un nouveau plus bas depuis plus de quatre ans.

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à la Bourse de New York, le 7 octobre 2008 (Photo : Mario Tama)

Les Bourses européennes battaient souvent des records à la baisse. En fin de matinée, Paris perdait 8,18%, l’indice CAC-40 retombant à son plus bas niveau depuis décembre 2003, Francfort cédait 7,41%, Milan 6,11%, Amsterdam 9,05%.

A Moscou, les deux Bourses RTS et Micex ont interrompu les échanges 35 cinq minutes après l’ouverture après avoir enregistré des baisses de 11,25% et 14,35%.

Les mesures se sont multipliées de toutes parts pour tenter, en vain, d’endiguer la crise de confiance qui empêche les banques de se prêter entre elles et paralyse l’économie réelle.

Tout en laissant espérer une prochaine baisse des taux, le président de la Fed Ben Bernanke a ainsi souligné que “les perspectives de croissance économique se sont dégradées” et que “les risques pesant sur la croissance ont augmenté”.

Mardi, la Réserve fédérale américaine (Fed) avait annoncé une nouvelle mesure de soutien avec l’achat de billets de trésorerie, instruments financiers qui permettent aux entreprises de faire face à leurs besoins imprévus de liquidités.

Peine perdue. Wall Street est tombée dans la foulée à son plus bas niveau depuis cinq ans après une chute de 5,11% du Dow Jones et de 5,80% du Nasdaq, contaminant ensuite les marchés asiatiques.

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ésident de la Fed Ben Bernanke, le 7 octobre 2008 à Washington (Photo : Chip Somodevilla)

“Ce genre de mesure ne fonctionne plus. C’est comme d’insuffler du sang dans un coeur alors que les artères fuient de toutes parts”, a estimé Hiroichi Nishi, courtier chez Nikko Cordial à Tokyo.

La première banque italienne UniCredit a annoncé la suppression de 700 postes dans sa division banque d’investissement l’an prochain.

Aux Etats-Unis, la crise financière s’est retrouvée au coeur du deuxième débat télévisé mardi soir à Nashville (Tennessee, sud), entre les candidats à la Maison Blanche Barack Obama et John McCain.

Tous deux ont laissé entendre qu’ils pourraient choisir au poste de secrétaire au Trésor le milliardaire Warren Buffett, qui a profité de la crise financière pour investir ces dernières semaines dans plusieurs grands groupes américains en détresse.

M. McCain, a proposé mardi de consacrer 300 milliards de dollars au rachat des prêts immobiliers que les ménages ne parviennent plus à rembourser, afin d’éviter les saisies.

 08/10/2008 09:58:52 – Â© 2008 AFP