Le pétrole s’approche des 80 dollars à Londres, plombé par la crise

 
 
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à essence (Photo : Behrouz Mehri)

[08/10/2008 10:24:49] LONDRES (AFP) Les cours de l’or noir continuaient à plonger mercredi matin, après être tombés à 81 dollars à Londres, un prix plus vu depuis un an, alors que le scénario d’une forte dégradation de la demande pétrolière prend chaque jour de la consistance.

Vers 10H00 GMT, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en novembre s’échangeait à 81,91 dollars, cédant 2,75 dollars par rapport à son cours de clôture de mardi soir.

A la même heure, le baril de “light sweet crude” pour la même échéance valait 86,96 dollars, perdant 3,10 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex).

Après un petit rebond la veille — de 2,25 dollars à New York et 98 cents à Londres — les prix du pétrole repartaient franchement à la baisse: ils ont touché mercredi matin 81 dollars à Londres et 86,05 dollars à New York, des plus bas depuis le 15 octobre 2007.

“Le Brent, qui s’échange déjà dans la fourchette de prix du dernier trimestre 2007, s’approche du seuil clé de 80 dollars le baril”, a souligné Olivier Jakob, analyste du cabinet indépendant Petromatrix.

Un flux continu de nouvelles signale que la crise financière mondiale continue à se propager malgré les efforts des gouvernements pour la juguler. Or, un fort ralentissement économique mondial — ou, pire, une récession mondiale — devrait se répercuter directement sur la consommation mondiale de pétrole.

Le gouvernement britannique a annoncé mercredi une nationalisation partielle des plus grandes banques du pays, d’une valeur de 50 milliards de livres. Mais les initiatives gouvernementales qui se sont multipliées depuis l’adoption du Plan Paulson, doté de 700 milliards de dollars, vendredi aux Etats-Unis, semblaient incapables d’enrayer la spirale baissière sur les marchés qui continuaient mercredi leur descente aux enfers.

Prenant la mesure des événements, l’agence gouvernementale américaine d’information sur l’énergie (EIA) a nettement revu, mardi, à la baisse son estimation de prix du baril de pétrole pour 2009, à 112 dollars, et a prévenu que la crise financière pourrait conduire à des prix encore plus bas.

L’agence estime désormais la croissance de la demande mondiale de pétrole en 2008 à 300.000 barils par jour en moyenne, soit près de 350.000 barils par jour de moins que son estimation précédente.

La baisse des prix résulte aussi directement de la crise bancaire, sachant que les banques sont des opérateurs essentiels du marché pétrolier.

“Certaines des banques actuellement en détresse sont des investisseurs de premier plan dans les matières premières, et c’est pourquoi les prix restent exposés aux risques de rapatriement de fonds et de liquidations de positions”, rappelait ainsi M. Jakob.

Le marché recevra, mercredi à 14H35 GMT, le rapport hebdomadaire du département américain de l’Energie (DoE), révélant les chiffres des réserves pétrolières américaines.

Selon les analystes interrogés par Dow Jones Newswires, les réserves de brut se seraient étoffés de 2,3 millions de barils (mb), les stocks d’essence de 1,1 mb. Les réserves de distillats — qui comprennent le fioul de chauffage et le diesel — auraient en revanche légèrement baissé, de 200.000 barils.

La veille, les prix avaient rebondi à la faveur de spéculations sur l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), qui pourrait bientôt chercher à baisser sa production.

“Très inquiet” de la situation, le ministre libyen du pétrole Choukri Ghanem a appelé les producteurs de pétrole à réduire leur production pour stoppper l’effondrement des prix.

 08/10/2008 10:24:49 – Â© 2008 AFP