La question de l’emploi, élevée
aujourd’hui, plus qu’hier, au rang de priorité nationale, est entrée dans sa
phase décisive, avec une conférence nationale dédiée justement à l’emploi et
présidée par M. Mohamed Ghannouchi, le Premier ministre. Cette manifestation
s’inscrit dans le cadre de la consultation nationale sur l’emploi, lancée
depuis début 2008.
Les demandes additionnelles d’emploi, ces dernières
années, ont grimpé pour atteindre 88 mille durant le 11ème alors
qu’elles étaient de 70 mille durant le 9ème plan. Et ce malgré la
chute de la croissance démographique de 2,4% durant la période 1984-1994 à
1% actuellement.
Selon l’agence TAP, le Premier ministre a signalé que
près de 60 mille nouveaux postes d’emploi ont été créés depuis 2000 jusqu’à
2007, faisant reculer le taux de chômage à 14,1% en 2007 contre 15,6% en
1999. Notons que la période de chômage varie entre une et deux années,
représentant respectivement 60% et 80% des demandeurs d’emploi.
M. Ghannouchi a également indiqué que l’impulsion du
rythme d’investissement est l’un des objectifs consentis par le gouvernement
pour accélérer la création d’emploi, avec un rythme d’investissement qui
s’est élevé au taux de 25,1% en 2008 représentant environ 23,9% du PIB.
Cependant, malgré le recul du taux de chômage, celui-ci
reste encore élevé, surtout au niveau des diplômes du supérieur. Alors, pour
y faire face, des stratégies sectorielles sont en train d’être identifiées
dans les niches porteuses, tels que l’aéronautique, les TIC, les services
financiers, les services de santé, etc.
M. Ghannouchi a, par ailleurs, souligné que le remède
efficace pour la problématique du chômage passe par l’accélération du rythme
de croissance économique pour atteindre un taux de 7% annuellement (il est
de 5,7% actuellement), la hausse de la part de l’investissement dans le PIB
à 28% (25% actuellement) et l’amélioration de la capacité de formation dans
les filières scientifiques et technologiques.
In fine, il faut reconnaître que la consultation
nationale sur l’emploi a le mérite de dresser l’état actuel du marché de
l’emploi en Tunisie, mais surtout de faire un diagnostic des principales
préoccupations des acteurs sociaux et économiques concernant cette question.
Pour un objectif ultime : faire un ensemble de recommandations lesquelles
tenteront de tracer les premières lignes d’une stratégie nationale pour la
création d’emploi en Tunisie.