● Les raisons d’une bonne physionomie cohérente avec les
fondamentaux de notre économie.
Mokdadi Hamadi*, DG UBCI finance (groupe UBCI-BNP Paribas), fervent défenseur, à
travers ses écrits, du secteur bancaire et du marché financier nous fait part
des arguments validés par la réalité du marché, sur le bon comportement de notre
Bourse dans une conjoncture souvent erratique conditionnée par
des phénomènes exogène, sans lien direct avec nos fondamentaux. Voici sa
contribution, livrée, il est vrai, à chaud :
1/Participation étrangère: 25% de la capitalisation boursière dont uniquement 3% de flottant.
A fin septembre 2008, le taux de la participation étrangère est de 25%
par rapport à la capitalisation boursière, dont 22,1% correspond à une
participation stable et durable acquise dans le cadre d’un partenariat et
dans le but de prendre des positions stratégiques, aussi bien dans les
sociétés que dans les banques tunisiennes.
Le flottant (en terme boursier : négociable à vue) se limite à 2,9%, ce
qui à notre avis n’aura pas un impact direct sur la physionomie du
marché, concluant ainsi que les flux en BVMT seront assurés dans un marché
liquide, à contrepartie sûre, surtout que le PER qui est de 16 (cours /
bénéfice par action) reste abordable, ne lésant en rien les éventuels
acheteurs.
Tout en précisant que la journée du lundi 06/10/2008 présente des
ratios satisfaisants :
Satisfaction (1) |
Liquidité (2) |
Tendance (3) |
Couverture (4) |
74% |
55% |
75% |
133% |
1- Satisfaction = Titres Traités / Titres Demandés.
2- Liquidité= Titres Traités / Titres offerts.
3- Tendance= Titres Demandés/ Titres Offerts.
4- Couverture= Titres Offerts / Titres Demandés.
Ces ratios démontrent bien une prise de position à l’achat en face de chaque offre de titre.
Par ailleurs, rappelons qu’au cours du mois d’août 2008, la côte de la BVMT a connu des transactions sur les participations étrangères. En effet,
3% de cette participation étrangère ont été cédés pendant ce mois, de nature à ramener la part de la participation étrangère
de la capitalisation boursière (9350 MD) à 25% fin août 2008 contre 28% fin juillet
2008.
La sortie des 285 MD n’a pas eu d’influence négative sur le marché
boursier, mais bien au contraire, la tendance a été haussière durant ce mois
avec un marché preneur où il y a toujours eu une contrepartie à la demande
(cas BIAT/TPR/ WIFAK et TLS).
De plus, il reste à préciser que la réglementation tunisienne en matière
de change demeure très bien structurée en l’occurrence au niveau de
l’investissement en portefeuille.
Enfin, les investissements directs étrangers (IDE)
sont orientés essentiellement vers l’économie productive, ainsi le stock par
rapport au PIB (Produit Intérieur Brut) est honorable : il est de l’ordre de
71% en Tunisie, 52% au Maroc, 36,4% en Egypte, et 8,9% en Algérie.
La bonne santé et les perspectives de notre économie font que les
investisseurs étrangers préfèrent les investissements directs par rapports
aux investissements en portefeuille.
2/Système de cotation des action cotées
La bourse de Tunis dispose d’un système de cotation structuré et
équilibré, les cours des valeurs cotées fluctuent dans des fourchettes
limitées par des seuils statistiques de 3% allant jusqu’au maximum de 6,09%,
ainsi les baisses sont toujours modérées.
Par ailleurs, la séance de cotation a été étendue pour une durée de cinq
heures et 10 minutes (de 9h à 14h10), offrant aux investisseurs des
nouvelles opportunités d’arbitrages et de prise de position.
3/Epargne collective : Gestion d’actifs financiers
Aujourd’hui on constate qu’avec le développement de plusieurs FCP, CEA,
SICAV…, l’épargne nationale investie en épargne collectif devient de plus en
plus importante. En effet, à la fin du mois d’août 2008, l’actif net des OPCVM de la place totalisent 3.686 MD, géré par des gestionnaires qui ne
cèdent pas aux paniques, cherchant des horizons de placement à moyen et à
long terme et ce en s’écartant des positions spéculatives. Pour conseil
premièrement :
– Il ne faut céder à l’emballement, ni à la panique que ce soit pour
acheter ou pour vendre et pour bien juger une stratégie, il faut se fixer
l’horizon de trois à cinq ans, l’important est de savoir contraindre ses
envies et résister aux effets de mode.
Nous faisons ainsi appel aux avis des analystes ; et aux spécialistes en
matière de traitement des informations financières pour sensibiliser les
investisseurs en portefeuilles quant à l’achat et la vente des titre et ce
en évaluant les différentes valeurs sur le marché, en tenant compte des
diverses risques.
Ainsi, la finalité outre le collecte d’une épargne nouvelle stable à MLT
est d’assurer le relais d’une large partie des capitaux permanents des
sociétés APE en mettant en apport une épargne disponible en quête de
placements, et une épargne déjà investie mais souhaitant retrouver sa
liquidité.
Deuxièmement, il faut toujours se méfier des «tuyaux» colportés
complaisamment parce qu’il s’avère sans fondement, l’épargnant sera complètement désemparé et il ne sera quelle attitude adoptée dans la
mesure où il n’a aucune information rationnelle que justifie sa position. Le bon sens doit être de mise.
Ainsi importe-t-il d’examiner de près, non seulement de façon dont le
risque du marché (risque spéculatif) prend naissance mais encore les voies
et les moyens permettant de le réduire à un niveau tolérable, notamment
pour les petits porteurs, qui n’ont pas généralement la moindre idée de la
véritable nature du risque auquel ils s’exposent.
4/ Bons indicateurs dénotant une bonne santé des sociétés cotées
Les indicateurs publiés à temps de nos entreprises et de nos banques avec
des bons fondamentaux reflètent la bonne santé de notre économie qui
présente un terrain favorable et sécuritaire pour investir sur notre
marché financier.
Au terme de cette réflexion, il est à conclure que notre Bourse demeure à
l’abri de toute crise extérieure pouvant menacer sa pérennité et sa
crédibilité en tant que marché structuré et liquide.
5) Pour un soutien inconditionnel des émetteurs à la Bourse de Tunis
Il n’est jamais suffisant de rappeler les fondamentaux de notre bourse,
enrichie par des établissements financiers et des entreprises structurées et
bien gérées avec les normes du marché. Ainsi, l’introduction en bourse d’une
valeur obéit à des principes de base que l’émetteur ne doit pas les
soustraire de ses stratégies de management.
L’entretien de la cotation en bourse est souvent inéluctable, reflétant
ainsi la bonne substance, qui corrobore l’excellent environnement socio-
économique de notre pays.
Actuellement et vu la pression exercée quotidiennement par des investisseurs
sur les cours en bourse, nous faisons appel aux dirigeants des sociétés
cotées d’user des possibilités offertes par la législation en vigueur pour
entretenir la physionomie.
Dans ce cadre, l’intervention peut prendre deux formes:
– la première c’est que les sociétés peuvent racheter leurs propres actions
. En ces temps difficiles, il est indispensable en vue de conforter et
rassurer ses actionnaires,d’ injecter de la liquidité et surtout pour
atténuer la volatilité des titres,et ce conformément aux dispositions de
l’article72/ 73 de l’APPEL PUBLIC A L’EPARGNE : « Les interventions d’une
société sur ses propres titres doivent avoir pour objet, dans l’intérêt de
ses actionnaires, soit d’assurer la liquidité du marché du titre concerné,
soit de réduire les fluctuations excessives de son cours ».La limite
autorisée est de 10 % du stock des titres admis.
– la deuxième , c’est de conclure avec un intermédiaires en bourse un
contrat de liquidité sur une période bien déterminée.
Nous remarquons que conformément à l’article 19 de la loi 94-117 du 14/11/
1994 portant réorganisation du marché financier, la plupart des sociétés
cotées ont fait voter des résolutions par leurs assemblées générales
ordinaires, qui ont déléguer au conseil d’administration la mise en oeuvre
de cette intervention , mais malheureusement la majorité d’entres elles
n’ont pas agi en conséquence . Pour nous, il est temps d’activer cette
procédure dans le but de booster les valeurs de la cote et préserver ainsi
les titres des excès d’une baisse non justifiée afin que chacun trouve son
compte.
Enfin , la communication financière prendra toute son importance pour calmer
les esprits et écarter toute action dictée par les phénomènes psychologiques.