Quand les sociétés
occidentales optent pour la délocalisation de certains de leurs services,
seuls les avantages pouvant contribuer à baisser les coûts de production
entrent en ligne de compte.
Le développement des services off-shore vise surtout à réduire les coûts de
production. Et à ce jeu, l’attractivité des pays d’accueil est liée aux
avantages qu’ils proposent. Ainsi, la Tunisie, en plus de ses salaires
attractifs, présente également des avantages techniques non négligeables. Ce
pays, selon le baromètre de Off-Shore Développement, est aujourd’hui le
premier sur le plan africain en matière d’infrastructures Internet.
Et de nombreuses multinationales telles que IBM, Microsoft, Nokia ou Alcatel
s’y sont installées. Le Sénégal, pour sa part, n’est pas dépourvu d’atouts.
En effet, dans les différents centres d’appels implantés dans la capitale
Dakar, depuis les années 2000, les salaires moyens restent encore très bas.
S’y ajoute la proximité géographique et culturelle du Sénégal avec la France
et l’existence d’une main-d’œuvre qualifiée grâce aux nombreuses écoles de
formation en commerce et informatique, ainsi que la stabilité politique du
pays.
Qu’est-ce qui explique alors que le Sénégal peine à rallier le peloton de
tête des destinations les plus prisées ? Un coup d’œil sur les conclusions
du Baromètre sur la Tunisie apporte un début de réponse. En effet, malgré sa
bonne place, ce pays souffre «d’un manque de connaissance en termes de
processus et de management de projets».
Au Sénégal, malgré l’avènement de l’Apix qui a contribué à rendre plus
performantes les procédures d’investissement, il demeure que beaucoup de
chemin reste à faire. Un chemin que le Maroc est en passe de boucler. Car
dans ce pays, le gouvernement s’est lancé dans une politique orientée pour
capter ce type d’offres.
Ainsi, dans plusieurs villes marocaines, existent des pôles de compétitivité
Tic devant attirer les entreprises européennes. Une stratégie qui n’a pas
tardé à donner de bons résultats, surtout en termes de création d’emplois,
où les prévisions sont de 91.000 emplois en 2013.
Déjà en 2007, le secteur affichait un chiffre d’affaires de 40 milliards de
dirhams (environ 4 milliards d’euros), et une croissance annuelle de 6,5 à
11%, se plaçant en leader incontestable du off-shore au Maghreb. En Ile
Maurice également, le développement du secteur se traduit par l‘implantation
de plus de 1.500 sociétés, essentiellement tournées vers l’infogérance, les
centres d’appels et le développement informatique. De plus, en termes de
coûts, ce pays est trois fois moins cher que le Maroc, par exemple.
Des perspectives certaines
De nombreux secteurs sont concernés par la délocalisation, mais les plus
visibles restent les services liés aux Tics, le textile et le domaine
industriel. Et malgré les nombreuses oppositions soulevées, les chefs
d’entreprises occidentales donnent la préférence à cette option du fait des
énormes avantages qu’ils y trouvent. Le recours à des services off-shore
connaît ainsi de nos jours un essor fulgurant et génère un énorme pactole.
En 2007, l’activité qui avait cru de 50% en 2 ans, avait généré 7.118.000
euros. Et aujourd’hui, les prévisions de croissance, relève le Baromètre,
prévoient que pour la fin de l’année 2008, «80% des 2 000 plus grandes
entreprises au monde auront une activité off-shorisée». C’est dire toute
l’importance de ce secteur, surtout pour les pays les moins riches qui, de
ce fait, donnent un regain de dynamisme à leurs secteurs industriels ou
tertiaires.
mamewoury@lequotidien.sn
(Source :
http://www.lequotidien.sn)
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