Mexique : soutien au peso, programme d’infrastructures contre la crise

 
 
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à Mexico, le 7 octobre 2008 (Photo : Omar Torres)

[09/10/2008 06:55:40] MEXICO (AFP) Le Mexique est intervenu mercredi au plus haut niveau, président de la République et Banque centrale, pour freiner le recul de sa monnaie face au dollar et protéger son économie des effets de la crise financière mondiale.

Il a revu aussi ses prévisions de croissance 2008 et 2009, respectivement à 2% au lieu de 2,4% et 1,8% au lieu des 3% prévus, a annoncé le ministère des Finances.

Le Mexique, dont les ventes de pétrole brut assurent 40% des recettes budgétaires, table sur un baril à 75 dollars en moyenne en 2OO9, alors qu’il l’avait d’abord estimé à 80,3 dollars.

La Banque centrale, Banco de Mexico (Banxico) a injecté 2,5 milliards de dollars sur le marché national des changes, sans stopper dans l’immédiat le recul du peso qui a perdu près de 25% face au dollar depuis août, mais en le contenant. Il s’établissait ainsi à 12,45 pour un dollar, contre 12,30 la veille et 11,93 lundi.

Elle a prévu de poursuivre son opération de soutien dans les jours à venir en cas de gros décrochage de la monnaie mexicaine.

Le président Felipe Calderon a annoncé en fin de journée, dans une intervention télévisée, un programme national d’insfrastuctures d’un montant de 53 milliards de pesos (4,25 milliards de dollars, 3,15 milliards d’euros) en 2009 pour combattre les effets de la crise financière internationale.

Ce Programme pour le développement de la croissance et de l’emploi “ne constitue pas un plan de sauvetage financier, mais vise à donner un élan aux moteurs internes de l’économie mexicaine”, a-t-il expliqué.

Le projet, qui sera soumis au Congrès, est basé sur “l’augmentation des dépenses publiques, particulièrement dans les infrastructures”, et propose “de changer les règles” pour une meilleure mise en oeuvre du Budget, a-t-il déclaré.

Il prévoit notamment la construction d’une raffinerie de la compagnie pétrolière nationale Pemex, la première depuis 30 ans, un plan de soutien aux petites et moyennes entreprises et une refonte de la règlementation afin d’encourager l’investissement, a-t-il poursuivi.

M. Calderon envisage aussi une réforme des “finances publiques”, en particulier dans la gestion de Pemex, qui contribue aux recettes du pays pour 40%.

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ésident Felipe Calderon (d) et le gouverneur de la banque centrale Guillermo Ortiz, le 8 octobre 2008 à Mexico (Photo : Alfredo Guerrero)

Le “programme d’investissement tellement nécessaire” de Pemex pourrait être extrait du budget national, ce qui ouvrirait un “espace d’investissement supplémentaire de plus de 78 milliards de pesos” (plus de 6 milliards de dollars, 4,6 milliards d’euros), a-t-il expliqué.

Par secteurs, le Programme de développement 2009 consacrera 12 milliards de pesos aux infrastructures pétrolières, près de 11 milliards aux routes, près de 10 à l’agriculture et l’élevage, 6 aux infrastructures de l’Education nationale et 4 à celles de santé, a-t-il détaillé.

La Banque centrale, en intervenant comme elle l’a fait mercredi, s’est donné les moyens d’accentuer dès le lendemain son soutien au peso, selon un analyste financier étranger.

“Elle a ralenti la baisse du peso et se garde la possibilité d’une intervention plus haute jeudi, pour soutenir davantage sa monnaie s’il le faut”, a-t-il expliqué.

L’équilibre entre le peso et le dollar dépendra de la nervosité des marchés internationaux, mais aussi de l’évolution de la différence des taux d’intérêt des banques centrales respectives, 8,25% au Mexique et 1,5% aux Etats-Unis où la Fed a baissé le sien d’un demi-point mercredi.

Le taux élevé au Mexique, mesure par ailleurs anti-inflationniste, a permis en tout cas au pays de reconstituer ses réserves, à 84 milliards de dollars actuellement, et de reconstituer celles des banques, a souligné l’analyste.

 09/10/2008 06:55:40 – Â© 2008 AFP