[09/10/2008 16:19:11] PARIS (AFP)
La Bourse de Paris a essuyé une nouvelle baisse jeudi, le CAC 40 terminant en repli de 1,55% et poursuivant sa semaine noire, dans un marché plombé en fin de séance par la chute des banques et des assurances à Wall Street. L’indice vedette a perdu 54,19 points à 3.442,70 points, dans un volume d’échanges de 7,1 milliards d’euros, passant dans le rouge peu avant 17H00 après avoir évolué en forte hausse depuis l’ouverture. Le CAC 40 porte ainsi à 15,63% ses pertes depuis le début de la semaine. Les autres places européennes se sont retournées à l’unisson, Londres finissant en recul de 1,21%, Francfort de 2,53% et l’Eurostoxx 50 de 3,33%. “C’est une catastrophe. Les titres des assureurs et des banques mutualistes dévissent aux Etats-Unis, ce qui entraîne toute la cote ici. Il n’y a même plus besoin d’avoir des annonces pour voir les cours plonger”, a expliqué à l’AFP un vendeur d’actions parisien. Selon lui, ce décrochage pourrait s’expliquer par la reprise des ventes à découvert sur les valeurs financières à la Bourse de New York, alors qu’elles étaient interdites depuis le 19 septembre. Ce mécanisme, pratiqué par de nombreux spéculateurs, consiste à emprunter une action dont on pense que le prix va baisser et à la vendre aussitôt, avec l’espoir d’empocher une forte plus-value au moment où il faudra la racheter pour la rendre au prêteur. Aggravant la débâcle boursière, “de nombreux investisseurs sont contraints de vendre des titres en urgence pour trouver des liquidités, parce que le marché actions est l’un des rares qui fonctionne encore”, souligne le vendeur d’actions. La baisse de taux annoncée conjointement mercredi par sept banques centrales, dont la Banque centrale européenne (BCE) et son homologue européenne, n’a donc pas ramené le calme, favorisant seulement un rebond des “valeurs les plus attaquées récemment”, selon Jean-Bernard Parenti, de SwissLife Gestion Privée. ArcelorMittal s’est ainsi envolé de 9,11% à 25,09 euros, après avoir confirmé ses objectifs de rentabilité pour 2009, Bouygues a grimpé de 8,29% à 28,87 euros et Alstom de 8,14% à 45,38 euros. Malmenées depuis plusieurs semaines sur fond de chute du baril de brut, les parapétrolières ont également profité de la chasse aux bonnes affaires: CGG Veritas a gagné 8,68% à 14,40 euros, Schlumberger 7,25% à 49,63 euros et Bourbon 9,92% à 24,05 euros. A l’inverse, selon M. Parenti, les valeurs énergétiques “se sont enfoncées après les propos du ministre belge de l’Energie”, Paul Magnette, qui envisage de plafonner les prix de l’électricité: GDF Suez a dégringolé de 13,08% à 26,25 euros et EDF de 10,48% à 39,13 euros. “Il est évident que le marché actions ne repartira pas tout de suite”, a affirmé le gérant de SwissLife, d’autant que les banques restent très réticentes à se prêter de l’argent, ce qui grippe le financement de l’ensemble de l’économie. Dans ces conditions, pour les analystes d’Aurel, la place parisienne devrait bénéficier au mieux de “quelques séances” de reprise avant “une nouvelle vague baissière”, qui pourrait emmener le CAC 40 vers les 3.000 points, voire plus bas. “Je ne vois pas même pas quel élément pourrait donner le signal du rebond. Il faudrait un ensemble de choses, avec de bonnes surprises sur les résultats et les prévisions des sociétés, et une reprise des opérations d’acquisitions”, a renchéri M. Parenti. |
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