Les Etats-Unis accueillent en position d’accusés un G7 de crise

 
 
[09/10/2008 16:11:29] WASHINGTON (AFP)

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étaire au Trésor Henry Paulson, le 8 octobre 2008 à Washington (Photo : Win Mcnamee)

Les Etats-Unis accueillent vendredi à Washington les grands argentiers du Groupe des Sept (G7) pays les plus industrialisés, pour une réunion cruciale mais à l’issue incertaine alors que s’emballe la crise qui ravage les marchés financiers mondiaux.

Rarement, les Etats-Unis se seront retrouvés à tel point en position , alors que la crise née il y a un peu plus d’un an à l’intérieur de leurs frontières affecte désormais l’ensemble de la finance du globe.

Les ministres de l’Economie et des Finances et les gouverneurs des banques centrales du G7 (Allemagne, Canada, Etats-Unis, France, Grande-Bretagne, Italie et Japon) doivent se retrouver comme d’habitude en pareille occasion dans la salle d’apparat du ministère du Trésor américain à 14H00 (18H00 GMT).

Le but de ce rendez-vous est de “discuter des démarches entreprises par chacun pour faire face à cette crise et des moyens de renforcer nos efforts collectifs”, a dit mercredi l’hôte de la rencontre, le secrétaire au Trésor Henry Paulson.

L’un de ses collaborateurs, le sous-secrétaire au Trésor David McCormick a confirmé que le G7 serait “lourdement concentré sur les conditions économiques actuelles et sur les développements sur les marchés financiers”.

Les pays du G7, a-t-il relevé devant la presse, travaillent “individuellement et collectivement sur quatre fronts: la liquidité, les capitaux, la stabilité des marchés et (leur) réponse en matière de régulation”.

Le communiqué final de la rencontre est attendu pour 18H45 (0H45 samedi).

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ück, le 7 octobre 2008 à Berlin (Photo : Michael Gottschalk)

La Russie doit rejoindre le groupe pour le dîner de clôture auquel participeront aussi un certain nombre d’experts afin d’écouter les leçons du Japon et de la Suède, deux pays s’étant sortis d’une grave crise bancaire.

Le G7 aura du mal à parler d’une seule voix, comme l’a laissé entendre M. Paulson. “Quand on regarde les pays du G7, a-t-il dit, on voit des pays très différents, des systèmes financiers différents, des besoins différents et des politiques différentes.”

En témoignent notamment les divergences des quatre membres européens du G7 sur ce qu’il convient de faire ou pas pour aider le système bancaire.

Après l’annonce du plan de sauvetage des banques américaines proposé par M. Paulson et entré en vigueur vendredi, les pays du G7 avaient approuvé fin septembre les mesures exceptionnelles de soutien à l’économie prises par Washington, mais avaient refusé de suivre M. Paulson qui les appelait à voler pareillement au secours de leurs banques.

Une source européenne indiquait en début de semaine qu’au vu de la vitesse de propagation de la crise, il était bien difficile de prévoir le contenu du communiqué final de la rencontre.

Taro Aso, Premier ministre du Japon, seul pays du G7 dont la banque centrale n’a pas baissé ses taux mercredi (mais qui a approuvé le mouvement des autres) a exhorté les participants à envoyer un “message fort” face à la crise. Mais il a implicitement reconnu que le sommet pourrait échouer sur ce point.

Après avoir longtemps donné des leçons de libéralisme et de bonne gouvernance lors des G7, les Etats-Unis risquent d’avoir du mal à convaincre leurs partenaires de les écouter.

Que se diront par exemple M. Paulson et son homologue allemand Peer Steinbrück qui a multiplié ces temps-ci les déclarations incendiaires sur les Etats-Unis, qu’il accuse d’être seuls responsables de la crise?

L’actualité brûlante de la crise risque d’éclipser les autres points que souhaitent aborder les Etats-Unis comme la réforme du Fonds monétaire international (FMI). Washington souhaite voir cette institution jouer activement son rôle de surveillance des changes.

 09/10/2008 16:11:29 – Â© 2008 AFP