La Grande-Bretagne respire un peu après l’annonce du plan de sauvetage

 
 
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à Londres (Photo : Ben Stansall)

[09/10/2008 11:47:26] LONDRES (AFP) Le plan massif de sauvetage des banques britanniques, dont le Premier ministre Gordon Brown espère qu’il fera école en Europe, était salué en Grande-Bretagne jeudi alors que la Bourse de Londres a repris des couleurs.

La presse britannique accueillait avec soulagement ce plan “à couper le souffle”, selon le Financial Times, tandis que l’opposition se rangeait derrière le gouvernement.

L’Etat a proposé aux banques une entrée à leur capital à hauteur de 50 milliards de livres au total, ce qui représente une nationalisation partielle pour celles qui y recourront, ainsi que des aides au financement qui pourraient potentiellement atteindre jusqu’à 450 milliards de livres.

Gordon Brown a envoyé mercredi une lettre aux dirigeants européens présentant son plan et invitant ses homologues à s’inspirer de la garantie apportée par Londres aux prêts interbancaires.

Une telle approche concertée pourrait permettre aux banques de retrouver confiance et de faire repartir le marché interbancaire, a-t-il souligné.

Cette approche a été adoptée par les Etats belge, français et luxembourgeois qui ont décidé d’apporter leur garantie au bancassureur franco-belge en difficulté Dexia, déjà partiellement nationalisé, pour lui permettre d’emprunter sur les marchés.

Si la nationalisation partielle de plusieurs banques britanniques et le coût potentiel pour le contribuable sont difficiles à avaler, “à temps extrêmes, mesures extrêmes”, relève le quotidien de droite Daily Telegraph.

Plusieurs médias jugeaient le plan en trois volets concocté par Gordon Brown et son ministre des Finances, Alistair Darling, comme meilleur que le plan américain Paulson car il impose plus de contraintes aux banques remises à flots.

Le Premier ministre britannique, qui semble dopé par l’adversité selon les commentateurs politiques, a souligné dans une interview sur la chaîne ITV que les banquiers allait devoir se serrer la ceinture. “L’ère des gros bonus est révolue”, a souligné M. Brown. “L’une des conditions pour que nous aidions les banques, c’est que nous trouvions un accord sur la rémunération des cadres”.

Après un nouveau plongeon de 5,18% mercredi à la Bourse de Londres malgré l’annonce du plan de sauvetage et la baisse des taux de la Banque d’Angleterre, le marché boursier repartait à la hausse jeudi.

L’indice vedette Footsie-100 a entamé la séance en hausse, et affichait un bond de 3,14% à 09H10 GMT, porté par un rebond général des valeurs bancaires après l’hémorragie spectaculaire subie par leurs cours lors des séances précédentes.

Pourtant les effets sur l’économie réelle commençaient à se manifester jeudi, les collectivités locales réclamant la garantie de l’Etat pour les centaines de millions de livres qu’elles ont en dépôt dans des banques islandaises menacées de faillite par la crise financière mondiale.

Selon l’Association des autorités locales (LGA), plus de vingt collectivités locales anglaises et galloises, qui avaient été attirées par les fortes rémunérations des banques islandaises, voient aujourd’hui leurs dépôts menacés.

Les sommes en jeu pourraient aller jusqu’à un milliard de livres (1,26 milliard d’euros), selon l’opposition conservatrice.

L’inquiétude montait également sur la situation financière de plusieurs clubs de football. Des banques ont écrit à “au moins trois” clubs anglais pour s’inquiéter de leur niveau d’endettement, selon le Daily Telegraph, tandis que le président de la fédération (FA), David Triesman avait mis en garde dès mardi contre le “danger terrible” qui pèserait sur le football anglais très endetté.

 09/10/2008 11:47:26 – Â© 2008 AFP