La Bourse de Paris finit une semaine noire sur un plongeon de 7,73%

 
 
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és financiers le 10 octobre 2008 à Paris (Photo : Mehdi Fedouach)

[11/10/2008 05:29:45] PARIS (AFP) La Bourse de Paris a poursuivi vendredi son plongeon, emportée dans le tourbillon de panique mondiale, le CAC 40 chutant de 7,73% pour conclure la pire semaine de son histoire, et revenir au plus bas depuis cinq ans.

L’indice vedette a perdu 266,21 points à 3.176,49 points, après avoir reculé de plus de 11% en début d’après-midi, dans un volume d’échange très élevé de 10,557 milliards d’euros.

Malgré le léger rebond de mardi, le CAC 40 a chuté de 22,16% sur la semaine, la pire de ses vingt ans d’existence. Francfort a abandonné 7,01%, Londres 8,85% et l’Eurostoxx 50 9,21%.

“Les fondamentaux sont jetés par la fenêtre. C’est un mélange de panique et de ventes forcées. On vend à n’importe quel cours”, explique Xavier de Villepion, vendeur d’actions chez Global Equities, ajoutant: “tout le monde attend le G7”.

La nervosité des marchés accroît encore la pression sur la réunion des ministres de l’Economie et des Finances et des gouverneurs des banques centrales des sept pays les plus industrialisés (G7), qui débutait à Washington à 18H00 GMT.

Les investisseurs n’ont pas paru rassuré non plus par les propos du président américain George W. Bush, qui a assuré que les Etats-Unis allaient continuer à combattre la crise économique.

La séance a pâti également du “débouclage de 400 milliards de dollars de CDS (instruments financiers dérivés permettant aux entreprises de se couvrir contre le risque de crédit) émis par (la banque américaine en faillite) Lehman Brothers”, comme le souligne le courtier Aurel.

De son côté, Valérie Plagnol, directeur de la stratégie du Crédit Mutuel-CIC, relève que “la contagion gagne les marchés de la planète alors que l’assèchement des liquidités atteint son paroxysme”.

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Les fortes chutes du CAC 40 depuis 1990 (Photo : Francis Nallier)

Ni la multiplication des mesures et garanties gouvernementales en faveur du secteur bancaire, ni l’annonce mercredi de baisses de taux concertées de sept grandes banques centrales, n’ont suffi à ralentir la propagation de la crise financière et apaiser les craintes des investisseurs.

La réaction des marchés “montre que le ralentissement de la croissance économique devient un motif d’inquiétude et que les investisseurs sont confrontés à une énorme inconnue, ce qui pourrait être une profonde récession”, relèvent dans une note les analystes de Global Equities.

“En l’absence de signes d’amélioration des taux interbancaires et avec la chute des marchés d’actions, il faut se demander ce qui peut être fait de plus pour éviter le passage de la récession à la dépression”, s’inquiète Paul Niven responsable de l’allocation d’actifs chez F&C Asset Management.

Le plongeon s’est étendu à tous les secteurs, ArcelorMittal chutant de 12,67% à 21,915 euros, Renault de 14,49% à 28 euros, Saint-Gobain de 10,22% à 26 euros. Les évolutions sectorielles “sont désormais étrangement homogènes sur l’année et déconnectées des fondamentaux, notamment des révisions de croissance bénéficiaire”, explique la Lettre mensuelle de la française des placements.

Les valeurs financières ont poursuivi leur chute, BNP lâchant 10,50% à 59,86 euros, Société Générale 13,04% à 50 euros, Crédit Agricole 12,03% à 11,44 euros et Axa 10,74% à 17,16 euros.

Quelques rares valeurs ont toutefois résisté, Dexia gagnant 2,87% à 5,99 euros après avoir obtenu la garantie des Etats français, belge et luxembourgeois pour emprunter sur les marchés, LVMH 0,48% à 51,53 euros et Areva 3,69% à 453,25 euros.

 11/10/2008 05:29:45 – Â© 2008 AFP