[12/10/2008 23:13:20] PARIS (AFP)
à d: le président de la Commission européenne Jose Manuel Barroso, le président français Nicolas Sarkozy et le président de l’Eurogroupe Jean-Claude Juncker, le 12 octobre 2008 à Paris (Photo : Eric Feferberg) |
Les dirigeants européens ont réussi dimanche à formuler une réponse concertée, qu’ils veulent forte, à la crise financière mais sa crédibilité sera jugée dès lundi matin par les marchés qui sortent d’une semaine de cauchemar.
Réunis pour un sommet d’urgence à Paris, les chefs d’Etat et de gouvernement de la zone euro se sont mis d’accord sur un “” après plus de trois heures de négociations sans toutefois pouvoir annoncer un chiffre global.
Chaque pays doit annoncer lundi les détails des mesures au plan national.
La France, l’Allemagne, l’Italie et d’autres le feront “au même moment” lundi après-midi, a précisé le président français et président en exercice de l’Union européenne Nicolas Sarkozy.
“Le temps des décisions chiffrées, c’est demain”, a déclaré le président français, en ajoutant que toutes les décisions seraient “efficientes avant la fin de la semaine”.
Dans une déclaration commune, les quinze pays de la zone euro s’engagent à relancer les prêts entre banques en les garantissant de diverses manières, à renforcer les fonds propres des banques pour qu’elles continuent de prêter aux entreprises et aux ménages, et à recapitaliser les banques dont la faillite pourrait menacer le système financier.
Les mesures de garantie des prêts interbancaires seront en vigueur jusqu’au 31 décembre 2009.
Le plan d’action de la zone euro s’inspire en grande partie de celui annoncé en début de semaine par Londres.
à Paris (Photo : Charles Platiau) |
Le Premier ministre Gordon Brown s’est d’ailleurs rendu à Paris dimanche pour présenter ce plan aux pays de la zone euro (dont la Grande-Bretagne ne fait pas partie).
Le plan britannique porte sur un total de 300 milliards de livres (environ 380 milliards d’euros).
Concernant l’Allemagne, les mesures qui devaient être annoncées lundi pourraient atteindre un total de 400 milliards d’euros, selon les déclarations du président de la commission budgétaire du Bundestag Otto Fricke (FDP) à une journal allemand à paraître lundi.
Dès dimanche, le gouvernement portugais a annoncé qu’il consacrerait 20 milliards d’euros à la garantie des prêts interbancaires.
Aucun chiffre n’a filtré pour la France. Les mesures seront examinées lors d’un conseil des ministres extraordinaire lundi en début d’après-midi. Une déclaration de M. Sarkozy est prévue à 13H00 GMT.
Le gouvernement italien se réunira également de manière exceptionnelle lundi.
Les présidents de la Banque centrale européenne (BCE) Jean-Claude Trichet, de l’Eurogroupe Jean-Claude Juncker et de la Commission européenne José Manuel Barroso ont également participé à la réunion.
“Nous avons adopté une boîte à outils à la disposition des Etats membres”, a expliqué le président de l’Eurogroupe et Premier ministre luxembourgeois Jean-Claude Juncker. “Nous n’avons pas le droit d’échouer et nous n’échouerons pas”, a-t-il plaidé.
Rendant compte des négociations devant la presse, le président Sarkozy n’a pas caché que celles-ci avaient suscité des tensions au sein des Quinze: “Cette crise ne restera pas sans conséquences sur nos principes et sur notre organisation”, a-t-il reconnu.
Ce plan d’action “traite de toutes les dimensions de la crise”, a souligné le chef de l’Etat français.
Ainsi, les garanties d’Etat seront “payantes” pour les institutions bancaires, rémunérées selon les taux du marché, a ajouté M. Sarkozy. Le blocage de ce marché interbancaire est au coeur de la crise.
Par peur des faillites, les banques ne se prêtent plus entre elles. Celles qui ne trouvent pas les fonds nécessaires pour équilibrer leurs comptes peuvent très rapidement se retrouver en difficultés comme cela s’est produit pour plusieurs établissements européens.