à Paris (Photo : Mehdi Fedouach) |
[13/10/2008 11:54:10] PARIS (AFP) Le marché interbancaire, dont le blocage est au coeur de la crise, se détendait nettement lundi, au lendemain de l’annonce du plan d’action de l’Eurogroupe qui apporte des garanties aux échanges entre banques.
Le net repli des taux interbancaires indique que les établissements financiers sont un peu moins réticents à se prêter de l’argent entre eux, après que les chefs d’Etat et de gouvernement de la zone euro se sont mis d’accord pour garantir les crédits interbancaires jusqu’au 31 décembre 2009.
Les quinze dirigeants se sont également engagés à empêcher leurs banques les plus importantes de faire faillite, notamment en procédant à des opérations de recapitalisation.
Vendredi, les sept grands pays industrialisés (G7) avaient déjà décidé d’un plan d’action permettant notamment aux banques de lever des capitaux auprès des secteurs public et privé.
“La réunion du G7 et les décisions de l’Eurogroupe offrent aux marchés des raisons de croire à des actions constructives coordonnées et nationales, telles que des garanties sur les prêts interbancaires et sur les dettes bancaires”, relèvent les analystes de BNP Paribas.
“Le point important est que ces propositions sont coordonnées et qu’ainsi il y a une solution globale à la crise, ce qui est essentiel étant donné l’importance des prêts interbancaires”, confirme pour sa part Credit Suisse.
Le marché interbancaire avait jusqu’à présent ignoré les injections massives de liquidités par les Banques centrales, paralysé par la méfiance que nourrissaient les établissements financiers les uns pour les autres, la restriction du crédit affectant ensuite l’ensemble de l’économie.
Cependant, une chute des taux interbancaires ne devrait pas intervenir dans l’immédiat, les incertitudes “demeurant assez grandes pour ne pas apaiser les tensions à très court terme”, tempèrent les analystes de BNP Paribas.
Le taux interbancaire offert à Londres et exprimé en dollars (Libor) à 3 mois se détendait fortement lundi à 4,7525%, contre 4,8187% vendredi.
L’Euribor à trois mois, son équivalent pour la zone euro, baissait lui aussi nettement, à 5,318%, contre 5,381% vendredi, soit la détente la plus marquée depuis fin janvier.
Il efface toutefois moins d’un cinquième de la violente hausse qu’il a connu entre le 15 septembre, jour de la faillite de Lehman Brothers, et les sommets atteints à 5,393% les 8 et 9 octobre, un niveau record depuis sa création début 1999.