[13/10/2008 21:51:59] WASHINGTON (AFP)
étaire américain au Trésor Henry Paulson à Washington le 10 octobre 2008 (Photo : Brendan Smialowski) |
L’Etat américain envisage désormais d’entrer dans le capital d’une “large gamme” d’établissements financiers, selon les grandes lignes du plan de sauvetage des banques dévoilées lundi par le Trésor des Etats-Unis.
Formulée en des termes assez généraux dans la matinée, cette révision du plan du secrétaire au Trésor américain Henry Paulson était encore susceptible d’évoluer dans la journée.
Le Trésor a en effet convié “des intervenants de premier plan sur les marchés financiers pour mettre au point les détails d’une initiative de stabilisation des marchés”, selon une porte-parole.
Selon l’édition électronique du Wall Street Journal, cette rencontre doit rassembler les dirigeants des principales banques américaines (notamment Bank of America, JPMorgan Chase, Goldman Sachs, Morgan Stanley et Citigroup) à 15H00 (19H00 GMT) à Washington, et il est prévu que M. Paulson “discute des détails de son nouveau projet de prises de participations” publiques dans des banques.
Selon la chaîne d’informations financières CNBC, les autorités américaines travaillent d’autre part à la mise en place d’un plan de garantie interbancaire, à l’image de ce qui a été annoncé dimanche par les pays de la zone euro. L’initiative européenne a été accueillie “favorablement” lundi par le Trésor.
Neel Kashkari, le responsable du Trésor fraîchement nommé pour superviser la mise en oeuvre du plan de sauvetage des banques, a dévoilé avant l’ouverture de la Bourse les grandes lignes de la nouvelle mouture du gouvernement, dont l'”unique but (…) est de restaurer le flux de capitaux vers les consommateurs et les entreprises qui forment le coeur de notre économie”, tout en protégeant les intérêts des contribuables.
Aux termes de la loi de stabilisation économique d’urgence entrée en vigueur le 3 octobre, le ministère dispose d’une enveloppe de 700 milliards de dollars pour sauver le système bancaire.
M. Kashkari a indiqué que les mesures du gouvernement étaient offertes à toutes les institutions financières qui le souhaitent, quelle que soit leur taille.
“Nous avançons rapidement, mais avec méthode” a assuré M. Kashkari, tout en reconnaissant que le Trésor cherchait encore à “comprendre comment créer au mieux les outils qui s’avéreront les plus efficaces pour s’attaquer aux défis (du) système financier”.
M. Kashkari a défini sept lignes d’action dont certaines, comme le programme de rachat de titres adossés à des créances immobilières et le programme de rachats de prêts immobiliers, étaient déjà connues.
La principale nouveauté réside dans le programme d’achat d’actions, qui ouvre la porte à une prise de participation de l’Etat dans une “large gamme d’institutions financières”. Ce point confirme le revirement de M. Paulson, qui s’était d’abord opposé à une telle mesure, avant de s’y résoudre vendredi à l’occasion de la rencontre des ministres des Finances du G7 à Washington.
L’autre principale nouveauté porte sur un “programme d’assurance des actifs à problèmes” sur lequel le ministère dit travailler.
Dans sa première mouture, le plan Paulson prévoyait simplement que l’Etat rachète les actifs invendables accumulés par les banques au cours de la dernière bulle immobilière.
L’économiste américain Paul Krugman, distingué lundi par le prix Nobel d’Economie, écrivait vendredi à propos de l’entrée de l’Etat au capital de banques que “nombre d’économistes étaient d’accord pour dire que c’est ce qu’il (M. Paulson) aurait dû proposer” dès le départ.
M. Krugman notait cependant qu’il n’était pas trop tard pour bien faire.