Wall Street s’envole en fin de séance, le Dow Jones prend plus de 8%

[13/10/2008 22:26:36] NEW YORK (AFP)

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à la Bourse de New York, le 13 octobre 2008 (Photo : Spencer Platt)

A peine sortie de la pire semaine de son histoire, la Bourse de New York a vécu une séance euphorique lundi, conclue sur une hausse inédite depuis les années 30, après l’annonce d’interventions massives des gouvernements européens et américain pour rétablir la confiance.

Son indice vedette, le Dow Jones, a bondi de 11,08% (936,42 points) à 9.387,61 points, sa plus forte hausse en pourcentage depuis 1933, dans les années qui avaient fait suite à la Grande dépression.

En terme de points, sa progression bat tous les records précédents: sa plus forte hausse sur une séance remonte en effet au 16 mars 2000 et elle était de 499 points.

Cette remontée spectaculaire suit une période calamiteuse: le Dow Jones alignait huit séances consécutives de baisse et avait plongé de 18% la semaine dernière, soit la plus forte baisse hebdomadaire dans l’histoire plus que centenaire de l’indice.

Le Nasdaq, à dominante technologique, a pris 11,81% (194,74) points, à 1.844,25 points et l’indice élargi Standard & Poor’s 500 11,58% (104,13 points), à 1.003,35 points.

En forte hausse dès l’ouverture, les indices se sont envolés au fil de la séance affichant un “rebond très impressionnant”, a jugé Anthony Conroy, vendeur d’actions pour BNY ConvergEx.

Ils ont passé la barre des 10% de hausse dans les toutes dernières minutes des échanges, sous les acclamations des traders présents sur le parquet du New York Stock Exchange, selon les images retransmises par la chaîne CNBC.

“Après avoir connu la pire semaine de son histoire, le marché réagit aux mesures destinées à retablir la confiance”, a expliqué M. Conroy.

Pendant le week-end, les gouvernements, aux Etats-Unis comme en Europe, ont multiplié les signes d’unité et les mesures concrètes afin de convaincre les marchés de leur détermination à enrayer la crise de confiance sur les places financières.

Le Trésor américain a indiqué qu’il mettait en place “un programme d’achat d’actions dans une large gamme d’institutions financières” dans le cadre de son plan de sauvetage des banques, doté d’une enveloppe de 700 milliards de dollars.

En Europe, les gouvernements ont détaillé leur plan qui prévoit la garantie aux crédits interbancaires jusqu’au 31 décembre 2009, et la recapitalisation des banques menacées de faillite. Au total, près de 1.700 milliards d’euros ont été mis sur la table pour dégripper la machine bancaire.

Autre mesure rassurante, plusieurs banques centrales vont étendre leurs actions concertées pour alimenter les marchés en dollars pour des montants illimités.

“Les différentes rencontres et annonces du week-end indiquent que les gouvernements, et pas seulement les banques centrales, sont désormais unis dans leurs efforts pour contenir la crise”, a estimé Alex Patelis, de Merrill Lynch.

Pour Al Goldman de Wachovia Securities, les investisseurs, “rassurés”, “ont été attirés par des actions qui semblent constituer de bonnes affaires”.

Les valeurs les plus massacrées la semaine dernière ont ainsi connu les hausses les plus fortes, à l’image de la banque Morgan Stanley, dont le titre a grimpé de 86% à 18,02 dollars, après une chute de 60% la semaine dernière.

Le japonais Mitsubishi UFJ Financial a confirmé qu’il allait prendre une participation de 21% dans l’établissement, pour 9 milliards de dollars, moyennant une renégociation d’un accord initial moins avantageux.

Les valeurs énergétiques et minières ont profité du rebond des matières premières: le pétrolier ExxonMobil, première capitalisation du Dow Jones, a bondi de 17,19% et le géant de l’aluminium Alcoa de 22,84%.

Seule valeur du Dow Jones à finir dans le rouge, le conglomérat General Electric a perdu 2,33%.

Les constructeurs automobiles General Motors et Ford ont affiché des hausses respectives de 33% et 20%.

Le marché obligataire était fermé, comme de nombreuses banques, lundi étant partiellement chômé aux Etats-Unis en l’honneur de Christophe Colomb.

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