C’est la revanche de tous ceux qui croient à Keynes, à la
régulation du marché, à la centralité de l’Etat…parce que l’actuelle crise
financière internationale, dont le public commence à peine à comprendre les
mécanismes, n’a été possible que dans le climat contraire ; c’est-à-dire avec
les idées de Schumpeter et consorts, la dérégulation du marché, le retrait de l’Etat…
Il n’est donc pas étonnant que la plus grande question que se pose toute la
planète soit sur le thème de la suspicion à l’égard de l’ouverture des marchés ;
et par conséquent de la mondialisation (ou la globalisation, si vous préférez) :
Les dérives dénudées par cette crise vont-elles amener les décideurs du monde
entier à abandonner, ou du moins, repenser leur adhésion trop totale à la
mondialisation ?
Car tout cela n’est, de fait, que dérives d’un système qui semble souvent
livré à lui-même ou, du moins, laissant une telle marge de manœuvre aux
financiers, aux spéculateurs, aux traders-aventuriers… que cela revient au même
! La dérégulation était devenue une sorte de Far-West où seuls les plus débridés
dans leur audace raflent le gros lot. Et, avant de comprendre ce qui se passe,
le commun des mortels se trouve en train d’éponger laborieusement, pour des
années, les effets désastreux de ces audaces.
Malheureusement, le plus grand nombre est condamné à assister en simple
spectateur-payeur au chaos car, alors que tout cela commence aux Etats-Unis, la
question posée ci-haut revient à en poser une autre : Est-il vraiment possible
d’imposer la régulation du marché US ?
Non, ce n’est pas possible… pour la simple raison que le marché US est en
lui-même une Entité Souveraine, non seulement aux Etats-Unis mais à l’échelle de
la totalité de la planète ! C’est lui qui décide, en définitive, du statut qui
lui convient et personne n’y peut rien en l’état actuel des choses. La
globalisation lui va comme un gant et, à part y laisser de temps en temps
quelques ailes, il en sort en majorité gagnant. Alors la globalisation
persistera !!