Grève chez Boeing : fin des négociations avec les mécaniciens, aucun accord

photo_1223964060570-1-1.jpg
écanicien de Boeing en grève, le 6 septembre 2008 à Everett (Washington) (Photo : Robert Giroux)

[14/10/2008 06:01:58] NEW YORK (AFP) L’avionneur américain Boeing et le syndicat représentant ses 27.000 mécaniciens, en grève depuis début septembre, ont annoncé lundi soir la suspension des négociations, faut d’être parvenus à un consensus sur les modalités d’un nouveau contrat salarial.

Aucune reprise des négociations n’était prévue immédiatement, a précisé Boeing dans un communiqué, alors que la grève des mécaniciens, qui représentent 16% du personnel de l’avionneur, paralyse la production de ce dernier depuis le 6 septembre.

Ce débrayage a déjà coûté près de 3,8 milliards de dollars à Boeing à ce jour, selon des chiffres actualisés en temps réel, disponibles sur le site du syndicat, l’IAM.

Il s’agissait de la seconde tentative de discussions entre direction et syndicat. Le conflit avait démarré après l’échec de premières négociations sur le nouveau contrat salarial triennal. Selon l’IAM, les conditions proposées par Boeing –salaires, retraites, santé– sont trop basses.

“Au vu de l’environnement de marché actuel et difficultés rencontrées au niveau mondial, nous pensions que nous aurions pû trouver le moyen d’avancer” dans les négociations, a commenté Boeing, assurant “avoir travaillé très dur pour trouver des solutions”.

Face à un mouvement de grève coûteux, Boeing a assuré “vouloir mettre un terme à cette grève pour que les employés puissent retourner travailler”, tout en défendant ses positions face à l’IAM.

“Nous ne pouvons pas sacrifier notre capacité à améliorer continuellement notre productivité ni notre compétitivité sur le long terme pour un accord” syndical”, a martelé le groupe.

L’IAM s’est pour sa part dit “intéressé par la négociation d’un contrat pour l’avenir”, “mais visiblement, Boeing a un autre agenda”, peut-on lire sur le site du syndicat. “Boeing essaie de nous placer dans une situation inacceptable en marchandant sur les postes de nos membres.”

“En filigrane de ces discussions et de précédentes déclarations du groupe, il est devenu évident que la stratégie de long terme de Boeing est d’éliminer des postes de mécaniciens IAM pour les remplacer par des prestataires externes”, a fustigé le syndicat. “Les mots +flexibilité+ et +compétitivité+ sont synonymes pour Boeing de suppressions de postes”, a-t-il accusé.

La grève affecte particulièrement les sites de Boeing autour de Seattle (Etat de Washington, nord-ouest), de Wichita (Kansas, centre), de Portland (Oregon, nord-ouest) et en Californie (ouest).

Le site d’assemblage du “Dreamliner” (787), le futur avion de ligne de Boeing qui a déjà pris deux ans de retard, fait partie des usines touchées par la grève.