La Bourse de Reykjavik ouvre mais avec un nouvel indice exsangue

[14/10/2008 13:09:09] REYKJAVIK (AFP)

photo_1223988955776-4-1.jpg
écrans dans la salle des marchés de la Bourse de Reykjavik le 14 octobre 2008. (Photo : Pierre-Henry Deshayes)

La Bourse de Reykjavik, dont les échanges étaient interrompus depuis jeudi dernier, a rouvert à la baisse mardi mais avec un nouvel indice dépouillé de ses valeurs financières qui constituaient l’essentiel de ses activités.

Confrontée à sa plus grave crise financière, l’Islande a nationalisé la semaine dernière ses trois plus grandes banques, Kaupthing, Landsbanki et Glitnir, qui représentaient 70% de l’indice OMX15. Elles ont été retirées de l’indice, ont indiqué mardi les responsables de la Bourse islandaise.

Sur la base de l’ancien indice, la Bourse a chuté de 76% à l’ouverture à 10H00 GMT mais ce chiffre n’a plus qu’une valeur symbolique. Plus d’une heure après l’ouverture, selon le nouvel indice OMX15, la Bourse accusait une baisse de 1,69%.

“Nous avons ôté les trois grandes banques de l’indice. Avant, elles représentaient 75% de l’indice. Quand on ne les inclue plus, l’indice tombe mécaniquement à 25% de sa valeur initiale”, a déclaré à l’AFP la porte-parole de la Bourse, Kristin Johannsdottir.

“Avant ce changement, les valeurs financières représentaient environ 80% de la valeur totale de l’indice”, a précisé à l’AFP le pdg de la Bourse islandaise, M. Thordur Fridjonsson.

“La Bourse de Reykjavik était plus ou moins une bourse financière”, a-t-il ajouté.

Tous les échanges avaient été interrompus à partir de jeudi pour une reprise prévue lundi mais la réouverture de la Bourse de Reykjavik avait été repoussée jusqu’à ce mardi.

L’Islande a été brutalement ébranlé par la crise financière et son secteur financier, valorisé à huit à dix fois le PIB, était devenu sa principale source de richesse.

Le gouvernement a décidé dans l’urgence de nationaliser ses principales banques et cherche des appuis à l’étranger, notamment en Russie.

Les six principales sociétés financières et bancaires de l’île –Kaupthing, Landsbanki, Glitnir, Straumur-Burdaras, Reykjavik Savings Bank et Exista– ont été provisoirement retirées de la cotation dans le but de limiter leurs pertes, vertigineuses depuis le début de l’année.

Ile de 313.000 habitants et non membre de l’Union européenne, l’Islande était jusqu’alors l’un des Etats les plus riches de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE).

Au cours des 10 dernières années, la croissance a grimpé en moyenne de 4% par an avec un pic de 7,7% en 2004.