Nouvelle fournée de mauvaises nouvelles pour l’économie européenne

[14/10/2008 17:46:52] BRUXELLES (AFP)

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ésident de la Commission européenne, José Manuel Barroso, à Bruxelles le 14 octobre 2008. (Photo : Dominique Faget)

Après s’être entendus sur un plan d’aide massif au secteur financier pour la zone euro, les Européens espèrent lors de leur sommet mercredi et jeudi l’élargir aux 27 pays de l’UE et mettre sur les rails de nouvelles propositions pour mieux réguler le secteur financier.

“Je me réjouis qu’il existe désormais un consensus sur la nécessité et la substance d’un effort cohérent (…) J’attends du Conseil européen la confirmation et le renforcement de cet effort de cohérence”, a déclaré mardi le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso.

Les chefs d’Etat et de gouvernements européens, qui se réuniront à partir de 16h00 (14h00 GMT) mercredi à Bruxelles, discuteront à leur tour du plan d’action pour stabiliser les banques et enrayer la crise financière sur lequel les 15 pays de la zone euro se sont entendus lors d’un sommet dimanche à Paris.

“Les Européens attendent de nous des décisions et des messages clairs” pour assurer “la stabilité du système financier européen”, a indiqué le président français Nicolas Sarkozy, qui préside l’UE, dans sa lettre d’invitation à ses homologues européens.

Le plan adopté dimanche repose sur deux grands principes: l’entrée possible des Etats dans le capital des banques en difficulté, et la garantie apportée par les gouvernements aux prêts interbancaires. Au vu des mesures déjà annoncées, il se chiffre au total à “près de 2.000 milliards d’euros”, selon M. Barroso.

“Demain (au sommet), je suis sûr qu’il y aura une position commune, j’ai une confiance totale dans le bon sens et le sens des responsabilités des gouvernements”, a-t-il indiqué.

Certaines résistances apparaissent pourtant: la République tchèque a dit mardi, par la voix de son ambassadrice auprès de l’UE, avoir des “inquiétudes” quant au risque d'”une fuite des capitaux” tchèques vers des pays “plus grands”, notamment l’Allemagne, où la garantie des dépôts bancaires est désormais illimitée.

Selon une source diplomatique, cependant, “il n’y a pas de signe particulier d’une opposition importante de la part de pays hors zone euro”.

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à Londres le 14 octobre 2008. (Photo : Carl Court)

D’autant que la présidence française peut d’ores et déjà compter sur le soutien de la Grande-Bretagne, qui a adopté un plan similaire, et dont le Premier ministre Gordon Brown a été invité dimanche à l’ouverture de l’Eurogroupe.

Si le consensus se confirme, les dirigeants européens devraient insister sur plus de coordination internationale, surtout avec les Etats-Unis où la crise a démarré.

La Commission européenne mettra aussi sur la table mercredi une proposition pour assouplir les normes comptables, jugées pénalisantes pour les établissements financiers dans la crise actuelle.

Aujourd’hui le système oblige les banques à déprécier très vite leurs actifs dans leurs comptes lorsque les cours en Bourse reculent, pour qu’ils soient “à la valeur du marché”, ce qui tend à amplifier les phénomènes de baisse.

La Commission formalisera aussi la proposition des ministres européens des Finances mardi dernier pour relever de 20.000 à 50.000 euros le seuil minimal de garantie bancaire des dépôts par personne en cas de faillite d’un établissement.

Les dirigeants européens devraient aussi aborder la question polémique de la supervision financière. Nicolas Sarkozy avait indiqué dimanche que des “propositions précises” seraient faites sur ce sujet au sommet.

Jusqu’ici, les 27 envisageaient simplement la création de “collèges” de superviseurs nationaux dans l’assurance et la banque. Sans réussir à s’entendre sur l’équilibre exact des pouvoirs.

M. Barroso a indiqué mardi que les Européens évoquaient “depuis longtemps” l’idée d’une “autorité de supervision européenne”, là aussi sans consensus.

Avec la crise financière, “maintenant il y a les conditions pour la discuter sérieusement”, a-t-il estimé.