Entamée voilà bientôt cinq ans, la politique
d’externalisation de certaines activités de Tunisair vient de franchir un
nouveau pas. Après la maintenance technique, et l’assistance au sol, c’est
aujourd’hui au tour de l’informatique et des télécoms d’être externalisés. En
effet, la compagnie aérienne nationale a récemment créé, en partenariat avec
SITA, la coopérative multinationale spécialisée dans les solutions informatiques
pour le transport aérien, et Medsoft –une société de services et d’ingénierie
informatiques (SSII) tunisienne-, une société qui va prendre en charge son
informatique.
Mais baptisée «Aviation IT Services Africa» (AISA), cette nouvelle société,
dont Tunisair va détenir 49% du capital », a l’ambition de conquérir les marchés
d’Afrique francophone. Et le choix de la Tunisie –deuxième pays après l’Afrique
du Sud à opter pour l’externalisation de l’informatique de sa compagnie aérienne
nationale- n’est à ce propos pas fortuit. En effet, si SITA a jeté son dévolu
sur Tunisair et en a fait son partenaire dans l’AISA et dans sa conquête
projetée du marché africain, c’est parce la Tunisie est à la pointe du progrès
sur le continent africain en matière de technologies de l’information et de la
communication. AISA démarrer principalement avec l’équipe de l’ancien
département d’informatique de Tunisair –une centaine de personnes, dont près
d’un tiers d’ingénieurs-, ainsi que ses équipements et logiciels. En attendant
d’autres retombées, Tunisair y gagne une forte réduction de sa facture
informatique qui s’élevait jusqu’ici à près de 10 millions par an. En outre, la
compagnie aérienne nationale va pouvoir améliorer son système informatique.
Pourtant, le joint-venture entre Tunisair et SITA n’a pas été facile à mettre
en place, malgré le grand intérêt des deux parties pour cette opération. Car les
deux partenaires se sont trouvés confrontés à une exigence du gouvernement
tunisien qui, considérant que le secteur des technologies de l’information est
d’une importance stratégique, voulait que la partie tunisienne détienne 51% du
capital de la nouvelle société. Or, Tunisair, qui impute son retard
principalement à la lourdeur de la législation sur les marchés s’appliquant aux
entreprises publiques, souhaitait qu’«Aviation IT Services Africa » soit une
entité privée. Et elle le sera finalement, en quelque sorte, grâce à Medsoft. En
effet, associé à ce projet, cette société de services informatiques, appartenant
à M.Slim Zarrouk, et dirigée par M.Mondher Ben Ayed, patron de TMI, a prcapital
du joint-venture. Ce qui permet à la fois de satisfaire l’exigence du
gouvernement et le désir de Tunisair. Car le 1% détenu par Medsoft fait de l’AISA
à la fois une entreprise tunisienne, lorsqu’il est additionné aux 50% détenus
par Tunisair, et une entité privée, lorsqu’il est ajouté aux 49% de SITA.