Que doit-on craindre le plus, en Tunisie, de l’actuelle crise
financière internationale ? Qu’elle ait sur nous un quelconque effet de
contagion ? Où bien qu’elle ait son influence la plus néfaste là où on ne
l’attend pas : le comportement de nos banques et de nos banquiers ?
Des effets directs de contagion sont peu probables. Pour ne retenir qu’un
indicateur, rappelons que la participation étrangère, en dehors de celle des
actionnaires de référence, ne dépasse pas 3% de la capitalisation boursière en
Tunisie. Ce que l’on peut craindre, en définitive, de l’effet domino, c’est que
la crise finisse en récession économique planétaire… et là, notre économie en
pâtira comme les autres.
Seulement, tout cela est peu probable vu la mobilisation internationale après
le malheureux ‘’Trop peu, Trop tard’’ des premières décisions américaines.
Le danger nous semble autre part pour le marché tunisien, alors qu’une grande
partie des investisseurs et des consommateurs dénoncent la frilosité de nos
banques et leur manque d’audace.
C’est que le gouverneur de la Banque centrale de Tunisie vient de participer
aux travaux de l’assemblée annuelle du FMI et de la Banque mondiale (à
Washington) où l’attention des participants s’est focalisée sur l’analyse de la
crise financière internationale et d’où se dégage ‘’…un consensus pour une
profonde réforme du système monétaire et financier international, avec en
priorité un besoin pressant pour réguler et mieux encadrer l’activité des
produits financiers dérivés et pour renforcer davantage les fonds propres des
banques.’’
Comment nos banquiers vont-ils lire ce consensus international ? Comme un
blanc-seing pour encore plus de frilosité ?