USA : le déficit budgétaire 2007-2008 s’envole avec la crise

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ège du Trésor américain à Washington (Photo : Karen Bleier)

[14/10/2008 22:38:12] WASHINGTON (AFP) Le déficit budgétaire des Etats-Unis a fortement augmenté pendant l’exercice 2007-2008 clos fin septembre, surtout à cause du ralentissement économique et du plan de relance adopté au printemps, qui ont alourdi les dépenses tout en grignotant les recettes.

Le déficit de l’Etat fédéral a atteint 455 milliards de dollars, soit 3,2% du Produit intérieur brut (PIB), selon les chiffres publiés mardi par le Trésor américain.

Le prochain président américain, qui prendra ses fonctions en janvier, héritera donc d’une situation délicate lui laissant peu de marge pour dépenser et pour relancer l’économie, selon les experts. Les deux candidats à la fonction suprême, le démocrate Barack Obama et le républicain John McCain ont fait de la rectitude budgétaire un des thèmes de leur campagne. Mais c’était avant l’emballement de la crise ces dernières semaines.

Après trois années de baisse du déficit, le gonflement de 2007-2008 était attendu, le gouvernement ayant décidé ne pas regarder à la dépense pour tenter de relancer l’économie. Il est cependant supérieure à la dernière révision budgétaire, qui tablait, en juillet, sur un déficit de l’ordre de 390 milliards de dollars.

Le déficit 2007-2008 est 2,8 fois supérieur au déficit de l’exercice précédent, qui s’était élevé à 162 milliards de dollars (soit environ 1,2% du PIB).

Pour l’ensemble de l’exercice 2007-2008, les dépenses de l’Etat fédéral ont augmenté de 1,6% pour atteindre 2.979 milliards de dollars, tandis que les recettes (2.524 milliards de dollars) reculaient de 1,7%.

Pour Jim Nussle, directeur du bureau du budget de la Maison Blanche, l’augmentation du déficit s’explique essentiellement par “le plan de relance économique (voté au printemps, ndlr) et par le ralentissement de la croissance”.

Les chèques de crédit d’impôt accordés au printemps ont rogné les entrées liées à l’impôt sur le revenu, première source de recettes de l’Etat, et le ralentissement économique, en jouant à la baisse sur les résultats d’entreprises, a fait reculer celles venant de l’impôt sur les sociétés.

La hausse des dépenses a été tirée par le plan de relance du gouvernement Bush, et l’augmentation des frais liés aux allocations chômage, aux coupons d’alimentation et à la sécurité sociale des indigents (Medicaid), conséquence directe de la conjoncture économique difficile.

La guerre d’Irak a continué à peser lourdement sur le budget, s’avérant toujours plus coûteuse que prévu. Les dépenses du poste “opérations et entretien” du ministère de la Défense ont ainsi augmenté de 12,8% pour atteindre près de 245 milliards de dollars.

Les dépenses de l’Etat ont aussi été affectées par les faillites de banques et établissements financiers, entraînant des déboursements de l’organisme fédéral d’assurance des dépôts bancaires (FDIC).

Les dépenses du Trésor ont augmenté de 11,8%, à 549 milliards de dollars, dont 451 milliards liés au service de la dette.

Le Trésor indique que l’Etat a augmenté ses emprunts de 768 milliards au cours de l’exercice budgétaire 2007-2008: cela comprend les 455 milliards nécessaires pour financer le déficit et 300 milliards supplémentaires levés en septembre pour les mesures de soutien à l’économie prises par la Banque centrale.