çois Fillon, le 14 octobre 2008 à l’Assemblée nationale à Paris (Photo : François Guillot) |
[14/10/2008 23:17:20] PARIS, 14 oct 2008 (AFP) L’Assemblée a adopté mardi soir le plan gouvernemental d’urgence en faveur des banques, qui prévoit une garantie maximale de l’Etat de 360 milliards d’euros et qui sera transmis au Sénat dès mercredi.
Le “projet de loi de finances rectificative pour le financement de l’économie” a été adopté peu après 23H00 par 224 voix, contre 23.
La majorité UMP et ses partenaires du Nouveau centre (NC) ont voté pour, de même que les radicaux du PRG.
Le PS et les quatre députés Verts se sont abstenus et le PCF a voté contre.
De son côté, le président Nicolas Sarkozy a eu mardi un entretien avec son homologue américain George W. Bush, qui le recevra samedi, en compagnie du président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, dans sa résidence présidentielle de Camp David (Maryland, est).
Le Premier ministre François Fillon a assuré que le gouvernement gèrerait “au mieux des intérêts du contribuable”, soulignant que la garantie de l’Etat serait payante et “temporaire”, et appelant une nouvelle fois à un consensus.
à l’Assemblée nationale à Paris (Photo : François Guillot) |
La ministre de l’Economie, Christine Lagarde, a qualifié d'”historique” le plan voté à l’Assemblée, qui n’aura “aucune incidence directe sur le budget” selon son collègue Eric Woerth, ministre du Budget.
Mme Lagarde a résumé l’esprit du plan, décliné dans les 15 pays de la zone euro et en Grande-Bretagne et salué depuis lundi par une remontée des Bourses: “soutenir l’économie par le financement des établissements de crédit”.
“Le contribuable français aura deux protections: nous facturerons la garantie de l’Etat à des conditions commerciales” et “les prêts seront des prêts sur gage”, selon la ministre.
Le projet de loi devrait être définitivement adopté par le Parlement mercredi soir après un vote conforme attendu au Sénat.
Alors que l’UMP et ses partenaires centristes du NC avaient exhorté lundi l’opposition à le voter, la gauche – hors PRG – a refusé, estimant les mesures prévues nécessaires mais pas suffisantes.
Si, en commission des Finances, les députés PS ont voté un article clef du projet de loi, ils ont choisi, en réunion de groupe, de s’abstenir sur l’ensemble du texte, comme les Verts.
Le plan de Nicolas Sarkozy “ne résout qu’une partie des problèmes”, a justifié le patron des députés PS, Jean-Marc Ayrault.
“Ce qu’il est possible de faire pour sauver le système bancaire, il doit être possible de le faire aussi pour sauver les Français de la récession”, a-t-il dit.
“L’abstention, c’est pour moi la négation de l’engagement politique”, a lancé à la tribune Jean-François Copé, patron des députés UMP. “C’est désolant et consternant”. Luc Chatel, porte-parole du gouvernement, a dénoncé “une décision irresponsable”.
Le choix de l’abstention, et non du vote pour, a créé des remous au sein du PS à quelques semaines du Congrès de Reims.
“Je regrette que nous n’assumions pas totalement notre responsabilité de parti d’opposition mais qui doit gouverner. Il manque des hommes d’Etat aujourd’hui au Parti socialiste”, a déclaré le député PS Manuel Valls, qui n’a cependant pas voté en faveur du texte.
Dans la matinée, M. Sarkozy a présenté le plan d’urgence aux dirigeants des principales banques et compagnies d’assurance françaises.
Le président de la Fédération bancaire française, Georges Pauget, s’est déclaré satisfait. Si aucune banque n’a encore demandé une recapitalisation, les premières garanties devraient selon lui être accordés dans “trois semaines” environ, afin de permettre aux établissements de maintenir “l’offre de crédit”. La FBF a indiqué par ailleurs que les banques françaises se sont engagées à “adopter sans délai” le code de bonne conduite du Medef sur la rémunération des dirigeants.