L’Europe cherche à tirer un trait sur la crise financière

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ésident de la Commission européenne José Manuel Barroso (2ème gauche) à Bruxelles le 14 octobre 2008. (Photo : Dominique Faget)

[15/10/2008 05:15:01] BRUXELLES (AFP) Les dirigeants européens se réunissent mercredi à Bruxelles pour un sommet de deux jours au cours duquel ils veulent entériner à 27 pays le plan d’aide massif aux banques décidé par la zone euro et tirer les premières leçons de la crise financière.

Rassérénés par la remontée des places boursières depuis le début de la semaine, les pays de l’UE arrivent en position de force à ce sommet qui débute à 16H00 locales (14H00 GMT) et se poursuivra par un dîner de travail en soirée.

Les mesures d’aides au secteur bancaire annoncées à ce jour en Europe avoisinent les 2.000 milliards de dollars. Elles ont largement contribué à calmer la tempête, ce que n’avait pas réussi à faire en son temps le plan Paulson aux Etats-Unis.

Principal objectif du sommet: faire en sorte que les 27 pays de l’UE endossent le plan de secours décidé dimanche à Paris par les pays de la zone euro, qui prévoit nationalisations partielles des banques et garanties publiques sur leurs emprunts.

Il faudra pour cela que la présidence française de l’UE, conduite par Nicolas Sarkozy, parvienne à vaincre les fortes réticences de la République tchèque.

Le retour massif de l’interventionnisme d’Etat prévu par le plan d’action européen ne suscite pas l’enthousiasme dans ce pays très marqué par le souvenir du communisme.

En plus du coup de pouce financier aux banques, l’Europe prévoit également un assouplissement des règles comptables qui les fragilisent dans la crise actuelle. Une proposition en ce sens de la Commission européenne est attendue mercredi.

La crise financière complique par ailleurs les négociations en cours sur le plan d’action européen contre le réchauffement climatique, autre grand sujet du sommet de Bruxelles.

La France veut obtenir de ses partenaires un engagement confirmé à les boucler d’ici la fin de l’année, alors que plusieurs pays demandent un assouplissement des contraintes imposées à leurs industries en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre.

Les dirigeants européens vont par ailleurs se pencher sur l’état de leurs relations avec la Russie après la crise géorgienne, avec une question: le moment est-il déjà venu de reprendre les négociations suspendues avec Moscou sur un partenariat renforcé UE-Russie?

Le sommet sera enfin l’occasion de faire le point sur l’avenir du traité de Lisbonne, après le rejet du texte par les Irlandais. Mais Dublin devrait attendre au plus tôt la fin de l’année pour dire s’il est prêt à organiser une nouvelle consultation.