[15/10/2008 21:50:16] NEW YORK (AFP)
étrole à New York depuis janvier 2007 |
Les prix du baril de pétrole sont retombés autour de 75 dollars mercredi à New York, poursuivant leur chute dans un contexte de craintes d’une récession économique mondiale.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de “light sweet crude” pour livraison en novembre a fini à 74,54 dollars, en baisse de 4,09 dollars par rapport à la clôture de mardi.
A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord à échéance identique a perdu 3,73 dollars, à 70,80 dollars.
Les cours sont tombés jusqu’à 74,32 dollars à New York et 70,21 dollars à Londres, des niveaux n’ayant pas été observés depuis août 2007.
En l’espace de 3 mois et demi, ils ont été divisés par deux: ils s’étaient envolés à 147,27 dollars le baril le 11 juillet pour le “light sweet crude”.
Après un rebond de courte durée lundi, la crainte d’une récession économique dans les principaux pays industrialisés est revenue au premier plan: le marché pétrolier estime que les dégâts de la crise sur l’économie réelle ne pourront être évités et qu’ils vont se répercuter sur la demande pétrolière.
“Les preuves d’un ralentissement de la croissance sont visibles partout”, a constaté John Kilduff, y compris dans les économies émergentes comme la Chine “dont la croissance annuelle devrait être inférieure à 10%, avec des estimations aussi faibles que 3 ou 4%”, selon l’analyste.
Pour William Edwards, de Edwards Energy Consultants, la chute rapide des cours s’explique par les mêmes “forces” que leur montée en flèche: la spéculation. “Les fonds liquident” leurs actifs pétroliers, selon l’analyste, pour qui le marché n’a pas anticipé que “des prix plus élevés provoqueraient une baisse de la demande”.
Au vu de la situation actuelle, même la banque américaine Goldman Sachs, notoirement “haussière”, a prédit qu’un baril à 50 dollars n’était pas à exclure en décembre si la crise s’aggravait.
“Bien sûr, la chute des prix de l’énergie, et particulièrement de l’essence, sera une aide précieuse à la convalescence, tout comme la situation inverse représentait un obstacle”, a nuancé John Kildyff.
Le pessimisme était d’autant plus fort sur fonds de nouvelle journée noire pour Wall Street, où l’indice Dow Jones Industrial Average perdait plus de 500 points au moment de la clôture du pétrole.
En termes de statistiques, la baisse plus forte que prévu des ventes de détail aux Etats-Unis en septembre a confirmé la dégradation de l’économie américaine, première consommatrice mondiale d’or noir.
Sans surprise, la dégradation des perspectives mondiales de demande a été intégrée par l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) dans son rapport mensuel mercredi, réduisant de moitié son estimation initiale de croissance de la demande totale de brut dans le monde pour 2008.
Le cartel doit réunir une réunion extraordinaire le 18 novembre à Vienne.
Enfin, l’attente d’une hausse des réserves pétrolières américaines pèse sur les cours, à la veille du rapport hebdomadaire du département américain à l’Energie, décalé d’un jour en raison d’un jour chômé.
Pour la semaine achevée le 10 octobre, les analystes interrogés par Dow Jones Newswires s’attendent à une progression de toutes les réserves pétrolières: de 2,2 millions de barils pour les stocks de brut, 2,9 millions de barils pour l’essence, 400.000 barils pour les distillats (qui comprennent le diesel et le fioul de chauffage).