L’organisation du 1er Salon de la création d’entreprises,
quelques jours seulement après la clôture de la Consultation nationale sur
l’emploi, semble révéler, à première vue, qu’il est en train de naître dans la
mentalité des Tunisiens (jeunes et moins jeunes) la culture d’entreprendre,
c’est-à-dire posséder sa propre business, comme diraient les Anglo-saxons.
En effet, l’ouverture aujourd’hui vendredi 17 octobre de cette manifestation
sonne comme une sorte de révolte des Tunisien qui ‘’ne veulent plus être
dépendants…’’. Il est difficile à l’heure actuelle de chiffrer le nombre de
visiteurs de ce Salon, mais une chose est sûre, rarement on aura vu un salon
attirer autant de monde lors de sa première édition.
D’abord, beaucoup de jeunes (étudiants ou maîtrisards) rencontrés dans les
allées de la Foire internationale du Kram, venus à la recherche qui d’un
organisme de financement, qui d’une idée de projet, qui pour être informé de ce
qui se passe…
Ensuite, pratiquement tous les organismes publics et autres privés
(financiers ou autres) à la recherche, eux aussi, de projets à financer. Ce qui
nous fait dire que, compte tenu du contexte économique actuel de la Tunisie
–mais pas seulement-, les résultats de ce première ‘’rencontre à chaud’’ entre,
d’un côté, des demandes de financement (ou mécanismes de financement), et, de
l’autre, des offres de services et/ou de financement… pourraient être
intéressants à plus d’un titre.
On a vu, par exemple, le visage rayonnement du patron des patrons tunisiens,
M. Hédi Djilani, en compagnie de deux ministres directement concernés par la
création d’entreprises, en l’occurrence MM. Lazhar Bououni et Afif Chelbi,
respectivement ministre l’Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique
et de la Technologie, et de l’Industrie, de l’Energie et des PME.
Ils ont fait le tour du salon, et sans doute ont constaté le désir voire la
volonté des jeunes tunisiens de créer leurs propres affaires. D’ailleurs, ils ne
manqueront sans doute pas l’occasion de faire quelques parallèles entre les
résultats des travaux de la Commission nationale sur l’emploi et ceux qui
sortiront de ce Salon.
Cependant, il faudrait nuancer nos propos sur la naissance de cette culture
d’entreprendre, puisque notre formation académique reste une formation très
théorique, et donc, tant que cela n’aura pas changé, il sera difficile de voir
naître une ‘’révolution mentale’’ en termes de créations d’entreprises. Alors
n’allons pas vite en besogne, car cet engouement n’est pas ”naturel”, mais dû
au fait que les débouchés en termes d’emplois se rétrécissent… Mais, pour
chaque chose il faut un début, et peut-être celui de l’entreprenariat à grande
échelle a commencé aujourd’hui avec l’organisation de ce premier Salon
entièrement consacré à la création d’entreprises.
Pour finir, combien d’universités privées sont-elles présentes dans ce Salon
? Nous n’avons vu qu’une seule, TIME Université ; où sont les autres ?… Alors,
qu’on cesse de nous bassiner les oreilles avec des slogans du genre ‘’formation
à la carte’’, ‘’université proche de l’entreprise’’… Car aujourd’hui il est
impératif de former des dirigeants d’entreprises en quelque sorte et non
simplement des demandeurs d’emploi.