ück devant le Bundesrat, le 17 octobre 2008 à Berlin (Photo : Michael Gottschalk) |
[17/10/2008 14:03:42] BERLIN (AFP) Le plan gouvernemental allemand d’une ampleur historique pour soutenir les banques, prévoyant 480 milliards d’euros, a été adopté massivement vendredi par le parlement.
A l’issue de la procédure accélérée au parlement, le président Horst Köhler a signé la loi en début d’après-midi, et celle-ci devait être publiée samedi au Journal officiel.
Ce plan de sauvetage, le plus vaste de l’après-guerre, a été approuvé à une écrasante majorité au Bundestag (476 voix pour, 99 contre et une abstention) et à l’unanimité par les représentants des 16 Etats régionaux au Bundesrat.
Les Etats avaient déjà annoncé jeudi soir qu’ils voteraient pour, après avoir obtenu des concessions sur le montant de leur participation.
La coalition gouvernementale conduite par la chancelière conservatrice (CDU) Angela Merkel a reçu le soutien de ses députés, mais aussi de ceux du parti Libéral (FDP, opposition), qui va tenter de remplacer les sociaux-démocrates (SPD) comme partenaire de la CDU après les législatives de septembre 2009.
La gauche radicale (die Linke) a voté contre, comme prévu, et les Verts en ont fait autant.
Annoncé lundi au même moment que ceux de la France et de l’Italie pour restaurer la confiance, le plan prévoit une garantie de 400 milliards d’euros sur les prêts interbancaires et 80 milliards d’euros pour recapitaliser les instituts en difficulté.
Pour la chef du groupe parlementaire des Verts, Renate Künast, “ce plan est un chèque en blanc”, alors qu’il faudrait d’abord discuter “de la réorganisation nécessaire du marché financier”.
ück le 17 octobre 2008 devant le Bundesrat à Berlin (Photo : Michael Gottschalk) |
Parmi les autres réfractaires, le syndicat des services Verdi a estimé le dispositif insuffisant. “Un programme qui court seulement jusqu’à la fin 2009, ne va pas assez loin”, a critiqué l’un de ses responsables, Uwe Foullong, dans le quotidien Frankfurter Rundschau.
“Nous ne faisons pas cela pour les banques mais en priorité pour les citoyens et l’économie”, a riposté devant les députés le ministre de l’Economie Michael Glos, affirmant qu’il fallait “tout faire pour restaurer la confiance entre les banques”.
“Premier signe réjouissant”, selon M. Glos, le président de la Deutsche Bank Josef Ackermann a annoncé, dans le Bild am Sonntag à paraître dimanche, avoir renoncé à son bonus annuel qui se chiffre à plusieurs millions d’euros par “solidarité” en ces temps de crise financière.
L’une des mesures du plan prévoit justement de limiter la rémunération des dirigeants des établissements qui demanderaient l’aide de l’Etat.
Ce ne sera pourtant pas le cas de la Deutsche Bank, qui n’a “pas besoin de solliciter d’aides de l’Etat allemand”, ont affirmé des sources bancaires à l’AFP.
Pour l’heure, seule la Hypo Real Estate, quatrième banque du pays, a fait appel à l’Etat pour se tirer d’affaire mais d’autres pourraient suivre, à commencer par les banques publiques régionales allemandes, les plus affectées par la crise.
L’Allemagne a rejeté pendant plusieurs semaines le principe d’un plan national avant de changer d’avis devant l’assombrissement de la conjoncture.
Berlin a abaissé jeudi sa prévision de croissance pour l’an prochain à 0,2% du Produit intérieur brut (PIB), soit son niveau le plus bas depuis 2003.
Le gouvernement n’exclut pas non plus que son objectif d’équilibre budgétaire fédéral pour 2011 puisse prendre du retard à cause de ce plan onéreux.
Malgré tout, le ministre des Finances Peer Steinbrück s’est montré optimiste, assurant vendredi que l’économie allemande était” relativement robuste”.
Il n’empêche que les Allemands sont à 66% à penser que le pire est à venir pour le secteur financier et plus de la majorité s’attend à ce que le monde soit confronté à une crise économique, selon un sondage de l’institut GfK publié vendredi.