[17/10/2008 19:55:27] WASHINGTON (AFP)
ésident George W. Bush , le 17 octobre 2008 à Washington (Photo : Mark Wilson) |
Le président George W. Bush a prêché la confiance dans l’économie américaine vendredi, mais a reconnu qu’il faudrait du temps avant que les mesures prises face à la crise produisent tout leur effet et a laissé à son successeur le soin de réformer le système financier.
Dans un discours prononcé à Washington à la veille de recevoir des Européens qui poussent à une refondation du système financier international, M. Bush a admis la nécessité d’une réforme du système américain. Mais, à trois mois de quitter la Maison Blanche, il a signifié que la tâche incomberait à son successeur, dont elle devra être “l’une des toutes premières priorités”.
Au même moment, le tableau de bord de l’économie américaine continuait à émettre des signaux défavorables. La Bourse de New York ouvrait en nette baisse après le discours de M. Bush; le Dow Jones perdait 2,17% et le Nasdaq 2,15%.
A la mi-journée, Wall Street réduisait l’ampleur des fluctuations: le Dow Jones cédait 0,48% et le Nasdaq 0,12%.
Vingt-quatre heures après l’annonce que la production industrielle avait accusé en septembre sa baisse la plus forte depuis décembre 1974, les chiffres officiels des mises en chantier de logement ont accusé une nouvelle baisse en septembre, à leur plus bas niveau depuis janvier 1991, alors qu’une stabilisation de l’immobilier est jugée essentielle pour que le pays sorte de la crise.
Et un indice respecté fourni par l’université de Michigan indiquait que la confiance du consommateur américain avait baissé en octobre.
Dans un discours devant la Chambre de commerce américaine, M. Bush a reconnu que l’économie américaine était confrontée à une “crise extraordinaire”.
Mais il a fait valoir que, pour y faire face, son administration avait pris des mesures “extraordinaires” auxquelles lui-même n’aurait pas consenti si la situation n’avait été aussi “grave”.
Dans ce discours d'”explication” selon ses propres mots, M. Bush a admis que les dispositions “agressives” prises par son gouvernement, comme un plan de sauvetage de 700 milliards de dollars en faveur des banques, avaient besoin de “plus de temps pour avoir leur plein impact”.
Mais les mesures de son administration sont “assez larges et assez audacieuses pour marcher, et les Américains peuvent avoir confiance dans le fait qu’elles vont marcher”, a-t-il assuré.
A la veille de recevoir le président français Nicolas Sarkozy, dont le pays exerce la présidence tournante de l’Union européenne, et le président de la Commission européenne José Manuel Barroso, M. Bush a reconnu que de nouvelles règles financières s’imposaient.
Les Européens font pression sur les Américains pour qu’ils acceptent une refondation du monde financier, une espèce de nouveau “Bretton Woods”, du nom des accords signés en 1944 qui ont façonné le système financier après la Deuxième Guerre mondiale. Ils réclament une réforme réelle et complète et proposent de donner un rôle de supervision mondiale au Fonds monétaire international (FMI).
M. Sarkozy voudrait qu’une telle refondation commence lors d’un sommet international qui se tiendrait de préférence en novembre et à New York.
M. Bush a reconnu que les règles en vigueur aujourd’hui dataient d’un autre siècle mais a paru se garder se s’engager trop avant; il a semblé limiter son propos au système financier américain et a dit qu’il appartiendrait à son successeur d’en moderniser les règles.
“En même temps que nous nous efforçons de résoudre la crise actuelle, nous devons nous efforcer de faire en sorte que cette situation ne se reproduise jamais”, a-t-il dit.
Il a invoqué les propositions déjà présentées par son secrétaire au Trésor Henry Paulson pour moderniser la réglementation américaine.
Inscrire dans la loi les idées de M. Paulson et d’autres “doit être l’une des toutes premières priorités du prochain président et du prochain Congrès”, a-t-il dit.