ésentants patronaux de cinq pays du G8 réunis à Paris le 17 octobre 2008 (Photo : Bertrand Guay) |
[17/10/2008 16:58:59] PARIS (AFP) Les représentants patronaux de cinq pays du G8 réunis vendredi à Paris à l’initiative du Medef ont vigoureusement défendu le capitalisme et le libre-échange, appelant les Etats à cesser toute intervention dans l’économie une fois la crise internationale passée.
“Nous soutenons totalement et sans réserve les différents plans élaborés tant au niveau américain qu’européen pour sécuriser et soutenir les institutions financières. Ces plans étaient les meilleures solutions possibles (…) Au-delà de ça, nous pensons qu’il y a un certain nombre de précautions à avoir”, a dit Laurence Parisot, la présidente du patronat français, au cours d’une conférence de presse.
“Nous considérons que les gouvernements ne doivent surtout pas alourdir les charges fiscales qui pèsent sur les entreprises et doivent éviter toute mesure qui pourrait provoquer des risques protectionnistes, toute approche qui considérerait qu’il faut maintenir durablement l’intervention de l’Etat dans l’économie”, a-t-elle ajouté.
Mme Parisot s’exprimait à l’issue d’une réunion avec Donald J. Shepard, le représentant du patronat américain (United States Chamber of Commerce), Jürgen R. Thumann, le président du patronat allemand, Richard Lambert, le président du patronat anglais, et Emma Marcegaglia, la présidente du patronat italien.
“Il faut que le grand public comprenne que c’est par l’entreprise qu’on trouvera la solution vers la croissance, pas par les Etats, pas même par la coopération des Etats”, a poursuivi Mme Parisot.
“L’intervention de l’Etat pourrait ralentir les chances de retrouver un rythme de croissance soutenu” après la crise et “seule l’économie de marché peut apporter la prospérité à nos différents pays”, a-t-elle lancé, se livrant à un long plaidoyer en faveur du libre-échange, comme les autres représentants du patronat présents à ses côtés.
L’économie de marché peut être parfois “extravagante” mais est “de loin le meilleur système que nous avons pour répartir les richesses de par le monde”, a ainsi jugé M. Lambert.
“Il est crucial de ne pas autoriser les gens qui ont des priorités politiques très différentes à exprimer leur opinion pour dire que +le capitalisme, c’est fini, le libre échange, c’est fini+”, a renchéri M. Thumann.
“L’autorégulation pour régler tous les problèmes, c’est fini. Le laissez-faire, c’est fini. Le marché qui a toujours raison, c’est fini”, avait quant à lui affirmé le président Nicolas Sarkozy à Toulon fin septembre, appelant à “remettre à plat tout le système financier et monétaire mondial” dans un discours sur la crise internationale.
Vendredi au Medef, Laurence Parisot a certes jugé “bon, nécessaire et utile” l’intervention coordonnée des Etats-Unis et de l’Union européenne pour enrayer la crise bancaire, “parce que c’était la sécurité de tous, des biens et des personnes, qui était en jeu”.
“Mais une fois que ceci est fait, la création de richesses ne peut venir que de nos entreprises”, a-t-elle martelé.
“Un plan de relance assis sur l’augmentation de la dépense publique serait vraiment la pire chose pour retrouver le chemin de la croissance”, a par ailleurs assuré la “patronne des patrons”.
Les participants de la réunion doivent se retrouver le 4 décembre à Paris pour un “G8 patronal” avec leurs homologues japonais, canadiens et russes, a précisé la présidente du Medef.
D’ici là, ils ont annoncé la mise en place d’une “task force” destinée à “formuler des propositions aux Etats” en vue des prochains sommets internationaux.