[18/10/2008 21:40:21] QUÉBEC (AFP)
étaire général de l’ONU Ban Ki-Moon à New York, le 1er octobre 2008 (Photo : Neilson Barnard) |
Le secrétaire général des Nations unies, administration Ban Ki-moon a exprimé samedi, en marge du XIIe sommet de la Francophonie à Québec, son “ferme soutien” à la tenue d’un sommet du G8 élargi sur la crise financière et proposé qu’il se tienne aux Nations unies à New York.
Dans une lettre rendue publique par la présidence française, M. Ban apporte son “ferme soutien” à l’initiative du président français Nicolas Sarkozy de convoquer un “sommet d’urgence” du G8 élargi sur la crise financière mondiale.
“Nous pensons tous deux qu’il n’y a pas de temps à perdre et, pour cette raison, je souscris totalement à votre idée de réunir un tel sommet au plus tard début décembre. Dans cette perspective, j’ai le plaisir d’offrir les installations du secrétariat de l’ONU, à New York”, a écrit M. Ban qui s’est entretenu avec M. Sarkozy en marge du Sommet de la Francophonie à Québec.
Cet appui intervient alors que M. Sarkozy et le président de la Commission européenne Jose Manuel Barroso rencontraient samedi à Camp David le président américain George W. Bush qu’ils souhaitent convaincre de la nécessité d’organiser ce sommet du G8 élargi pour juguler la crise, la plus grave depuis celle de 1929.
La tenue du sommet aux Nations Unies, “symbole de multilatéralisme, donnerait une légitimité universelle à cette entreprise et démontrerait une volonté collective de faire face à ce grave défi mondial”, a fait valoir le secrétaire général de l’ONU.
Il a aussi insisté sur la nécessité d’éviter que “l’impact de la crise financière sur les économies mondiales ne compromette les efforts de l’ONU pour parvenir aux objectifs de développement du millénaire ainsi que la lutte contre la faim et les effets des changements climatiques”.
La crise qui ébranle les marchés financiers dominait le sommet de la Francophonie, ou le Premier ministre français est venu relayer le président Sarkozy.
Selon le projet de déclaration finale obtenu par l’AFP, la Francophonie va s’engager à “soutenir la tenue d’un sommet international” pour donner une réponse “urgente et coordonnée” à la crise qui affole les marchés mondiaux et fait craindre une contraction de l’aide internationale au développement.
Les travaux ne doivent toutefois pas être consacrés uniquement à la crise. Les chefs d’Etat et de gouvernement ont commencé samedi à débattre des principaux thèmes du sommet dont l’Etat de droit et la gouvernance économique.
Dans l’après-midi, les délégués devaient se retrouver autour de tables rondes sur le troisième “enjeu” du sommet, l’environnement. La langue française, qui est pour la première fois un thème en tant que tel d’un sommet, sera évoquée dimanche matin.
Selon des sources proches du dossier, une dizaine de points qui posaient problème ont été résolus pendant les travaux préparatoires, concernant notamment le Liban, la Géorgie ou encore le droit de la presse.
Une délégation africaine a par ailleurs proposé à la Francophonie la création d’un “visa francophone” à l’instar du Commonwealth afin de faciliter la circulation des citoyens dont les pays sont membres de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF).
La création d’un tel document de voyage avait déjà été mentionnée dans un rapport de l’ancien président des télévisions publiques françaises, Hervé Bourges.
Cette proposition fait aussi écho aux plaidoyers de citoyens africains pour une plus grande ouverture des frontières des pays du Nord, notamment de la France, et des gestes plus concrets de la Francophonie.