Caisse d’Epargne : réunion du conseil sur le sort de la direction

[19/10/2008 07:51:32] PARIS (AFP)

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érindol, directeur général et Charles Milhaud, président du directoire de la Caisse d’Epargne le 6 mars 2008 à Paris (Photo : Patrick Kovarik)

La banque française Caisse d’Epargne, qui a révélé une perte de 600 millions d’euros dans des opérations de marché, doit réunir dimanche après-midi son conseil de surveillance, lors duquel le maintien de la direction sera mis au vote, a-t-on appris de sources concordantes.

Le directeur général de la Caisse d’Epargne, Nicolas Mérindol, a récusé samedi toute “dissimulation” ou “fraude” dans “l’incident” qui a fait perdre 600 millions d’euros à l’Ecureuil, refusant implicitement toute comparaison avec l’affaire Kerviel.

Vendredi, la Caisse d’Epargne, symbole de sécurité pour des millions d’épargnants, a créé la surprise en annonçant une perte de 600 millions d’euros attribuée à trois de ses traders, qui ont parié sur un rebond de la Bourse juste avant qu’elle ne s’effondre le 6 octobre. Dans un entretien à l’AFP, le premier depuis la révélation de l’affaire, M. Mérindol a insisté sur le fait qu’il n’y avait dans ce cas “pas de dissimulation, ni introduction dans les systèmes, ni fraude de la part des responsables”. “Nous sommes à l’opposé d’autres affaires médiatiques”, a-t-il insisté.

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érôme Kerviel (c) arrive au Palais de justice de Paris entre ses avocats Caroline Wassermann (d) et Francis Tissot (d) (Photo : Joel Saget)

De fait, la comparaison a été faite avec l’affaire Kerviel, du nom du trader de la Société générale qui a fait perdre 4,9 milliards d’euros à sa banque à la suite de spéculations sur les marchés. Mais si Jérôme Kerviel est aujourd’hui poursuivi par la Société générale pour “falsification”, aucune plainte n’a été déposée par la Caisse d’Epargne à l’encontre des responsables de la perte.

En outre, de sources concordantes, les traders auraient misé “moins de 10 millions d’euros” vendredi, alors que la “position” construite par Kerviel s’élevait à 50 milliards d’euros.

Selon M. Mérindol, “il ne s’agit pas de sanctionner des gens payés pour faire de la spéculation ou des arbitrages sur les marchés”, mais des personnes “qui géraient en extinction un portefeuille boursier”.

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énéral Nicolas Mérindol du groupe Caisse d’Epargne, le 6 mars 2008 à Paris (Photo : Patrick Kovarik)

La Caisse nationale des Caisses d’Epargne (CNCE), organe central du groupe mutualiste, avait en effet décidé en juin de fermer progressivement son activité consistant à placer sur les marchés une partie de son budget de fonctionnement pour en tirer profit. “Ils ont été pris par la crise”, a reconnu M. Mérindol.

L’Association française des usagers des banques (Afub) a estimé que la responsabilité de l’Ecureuil “ne saurait être masquée par l’intervention de trois lampistes (…) bouc émissaires d’une recherche effrénée d’une profitabilité orchestrée par une direction générale assoiffée”. Répondant à ces critiques, M. Mérindol a jugé “intolérable de considérer (les responsables de cette perte) comme des traders fous.”