[20/10/2008 11:28:14] AMSTERDAM (AFP)
éerlandais des Finances Wouter Bos (g), le PDG d’ING Michel Tilmant (c) et le président de la Banque centrale néérlandaise Nout Wellink, le 19 octobre 2008 à Amsterdam (Photo : Evert Elzinga) |
L’Etat néerlandais a volé dimanche soir au secours du bancassureur , touché par la crise financière, deux semaines après avoir nationalisé les activités aux Pays-Bas du groupe bancaire belgo-néerlandais Fortis.
Dix milliards d’euros vont être injectés dans le capital d’ING, l’une des vingt plus grandes banques au monde en termes de capitalisation boursière, dont l’action, malmenée depuis près de trois semaines, avait perdu vendredi 27,48% à la clôture de la Bourse d’Amsterdam.
“Il s’agit d’une grosse somme que nous injectons dans une entreprise saine, c’est la raison pour laquelle nous voyons l’avenir avec confiance”, a déclaré le ministre néerlandais des Finances Wouter Bos, lors d’une conférence de presse à Amsterdam.
“Le gouvernement néerlandais se rend compte qu’il s’agit d’une intervention inhabituelle dans le système bancaire”, a souligné le ministre en rappelant que “le gouvernement avait dit qu’il n’excluerait aucune mesure pour protéger les épargnants”.
Il s’agit de la deuxième intervention de l’Etat néerlandais dans une banque en difficulté. Début octobre, La Haye avait repris pour 16,8 milliards d’euros les parts néerlandaises du groupe de bancassurance belgo-néerlandais Fortis, qui ne parvenait plus à faire face à ses obligations financières.
à Bruxelles, le 8 octobre 2008 (Photo : Dominique Faget) |
M. Bos avait annoncé le 9 octobre que les Pays-Bas allaient mettre à la disposition du secteur financier 20 milliards d’euros pour l’aider à faire face à la crise économique. Le 13 octobre, le gouvernement avait annoncé qu’il allait garantir les prêts interbancaires à hauteur de 200 milliards d’euros.
La recapitalisation accordée par l’Etat à ING n’est pas limitée dans le temps et rapportera à La Haye 8,5% d’intérêt en cas de distribution du dividende, selon le ministère néerlandais des Finances. Ces intérêts peuvent monter jusqu’à 25% en fonction de la valeur du coupon, selon la même source.
ING a la possibilité de rembourser à raison de 150% l’argent injecté par l’Etat ou, au bout de trois ans, de transformer l’argent injecté en actions, selon la même source. L’Etat nommera deux représentants avec droit de veto au conseil de surveillance du groupe.
Enfin, tous des membres de la direction renoncent à leurs primes annuelles et leurs éventuelles primes de départ ne dépasseront pas l’équivelant d’un an de salaire.
Les 10 milliards injectés par l’Etat dans ING représentent la moitié de l’enveloppe prévue par le gouvernement. “Il s’agit de 20 milliards disponibles au moment de l’annonce de cette mesure”, a souligné M. Bos : “nous n’avons pas dit que cette sommes est limitative”.
“L’injection va renforcer ING, les conditions du marché ont changé, le marché traverse des turbulences et nous en acceptons les conséquences”, a déclaré le PDG d’ING, Michel Tilmant, lors de la conférence de presse. “Nous nous réjouissons de l’aide de l’Etat néerlandais”, a-t-il ajouté.
ING avait annoncé vendredi prévoir pour le troisième trimestre 2008 une perte nette d’approximativement 500 millions d’euros, provoquée par la crise financière. L’action ING avait clôturé en baisse de 27,48% à 7,34 euros.
Le groupe a été l’un des pionniers du “direct banking”, permettant aux clients de faire des opérations à distance en utilisant le téléphone et Internet.
ING a enregistré en 2007 un chiffre d’affaires de 76,6 milliards d’euros et un bénéfice net de 9,24 milliards d’euros. Sa capitalisation boursière est de 32 milliards d’euros et il a quelque 630 milliards d’euros d’actifs en gestion.