Fillon : les USA “ne doivent pas s’endetter sans fin sur le dos du monde”

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çois Fillon, le 19 octobre 2008 à Québec (Photo : David Boily)

[19/10/2008 22:08:00] QUEBEC (AFP) Paris demande qu’il y ait des règles dans le système financier international et “que les Etats-Unis ne puissent pas s’endetter sans fin sur le dos” du reste du monde, a déclaré dimanche le Premier ministre français François Fillon à Québec.

“La France ne demande pas que l’économie soit administrée. Elle demande qu’il y ait un peu de règles, que le libéralisme soit moins sauvage, que les Etats-Unis ne puissent pas s’endetter sans fin sur le dos de l’ensemble du reste du monde”, a déclaré M. Fillon dans une interview à la chaîne de télévision TV5Monde.

M. Fillon a aussi souhaité “que les monnaies asiatiques reflètent la réalité de la puissance des économies asiatiques”.

“La gouvernance mondiale en matière financière ne fonctionne pas. C’est pour ça que nous voulons un sommet pour la refonder”, a ajouté le Premier ministre, en marge du sommet de la Francophonie.

Evoquant les sommets internationaux réclamés par le président Nicolas Sarkozy au nom de l’Union européenne et désormais acceptés par les Etats-Unis, M. Fillon a ajouté: “Ce que la France demande aujourd’hui, c’est qu’on mette en place des systèmes de régulation pour pouvoir détecter les crises et les arrêter à temps”.

Il faudrait ensuite “mettre en place des instruments pour assurer une relance économique globale”, a-t-il précisé.

“La crise immobilière, qui a commencé aux Etats-Unis il y a près de deux ans, a aujourd’hui des conséquences terribles sur l’ensemble du système financier. Il faut arrêter la crise et ensuite relancer la machine”, a-t-il expliqué.

Le chef du gouvernement français a aussi jugé que les pays pensant pouvoir échapper à la crise actuelle, “parce qu’ils ont un système de régulation un peu différent ou sont davantage repliés sur eux-mêmes, se trompent”, car ils courent eux aussi des risques en raison des liens étroits entre les banques à l’échelle mondiale.

Il a enfin estimé que la crise actuelle ne signait pas la faillite du capitalisme. “Je crois, a-t-il dit, que le capitalisme est le système qui a donné la prospérité à l’Occident pendant des siècles. (…) Ma conviction c’est que le capitalisme n’est pas en cause. Ce qui est en cause, c’est la manière dont il est géré, c’est un excès de liberté, une absence de régulation”.