Quoi qu’il soit, le salon de la création d’entreprises, pour
sa première édition, a drainé un nombre très important de visiteurs (étudiants,
diplômés, sans-emploi) venus des quatre coins du pays s’informer sur les
procédures et les étapes à suivre pour implanter leurs propres projets.
Idée innovante et projet rentable sont, semble-t-il, les clés de la réussite,
selon quelques visiteurs que nous avons abordés. La méconnaissance des
mécanismes de financement reste parmi les principales entraves à la réalisation
de leurs projets.
Témoignages…
N. Dkhili
Etudiante en 5ème année sciences agronomiques ESA Kef (future ingénieure)
«Je suis venue au salon dans le cadre d’une visite organisée par notre
école. Il est imposé, à la fin de notre cycle universitaire, de présenter un
projet agricole qui soit réalisable. D’ailleurs, nous avons dans le cadre du
module «création d’entreprises», pu formuler une idée sur les principaux
mécanismes de financement. Cependant, le financement n’est pas la seule
étape, il faut d’abord avoir une idée innovante et puis réalisable avant de
parler du financement.
J’ai personnellement apprécié l’idée du salon sauf qu’en venant sur les
lieux, j’ai trouvé que c’est plus orienté vers les projets industriels. Je
pense que l’agriculture était un peu occultée dans ce salon, à part une ou
deux institutions qui nous ont présenté des informations utiles pour l’étude
d’un projet et nous ont affirmé la possibilité d’avoir des subventions pour
réaliser nos projets».
K. Abbessi
BTS comptabilité et finance, Bizerte
«Après l’obtention de mon BTS (brevet de technicien supérieur) en
comptabilité et finance, j’ai systématiquement pensé à travailler pour mon
propre compte. J’hésite jusqu’à maintenant entre continuer à travailler sur
le projet de confection de mon père ou lancer mon propre projet de services.
J’ai uniquement une petite idée sur les mécanismes de financement. Je
viens de commencer un cycle de formation assuré par l’API (Pépinière
d’entreprises Bizerte) à raison d’une fois par semaine. Ils nous ont
présenté plus que 100 idées de projets. Je pense que ce genre de formation
ne peut être que bénéfique pour nous, dont l’encadrement est assuré par des
experts, conseillers et cadres à l’API.
Quant au salon, je trouve que c’est une idée très innovante, et c’est
surtout impressionnant pour une première ! Nous y avons trouvé tout ce qu’il
faut pour être bien informé. Reste que les idées doivent bien germer dans
nos esprits avant qu’on ne prenne la décision.
N. Azibi
Maîtrisard en comptabilité finance à la Faculté des sciences juridiques,
économiques et de Gestion Jendouba
Je suis en deuxième année master «création d’entreprises». Je visite le
salon pour essayer d’avoir des idées de projets. J’ai déjà plusieurs idées
en tête mais elles ne sont pas très claires. Il me faut une idée innovante
mais qui soit réalisable.
La collecte d’informations est basique, je trouve. C’est une étape très
importante qu’il ne faut pas négliger. Il faut absolument que le projet soit
rentable. Nous sommes là, mes collègues et moi pour nous informer également
sur les différentes procédures.
F. Mzoughi, maîtrisard en informatique, Tunis
J’ai travaillé pendant 5 ans dans une entreprise avant de me décider de
lancer mon propre projet il y a 2 ans. Pour ce faire, j’ai contracté un
crédit direct auprès de ma banque lorsque j’étais encore employé à la
société où je travaillais.
J’ai lancé mon projet sans m’orienter vers les institutions spécialisées
et aussi sans faire une étude assez approfondie pour m’assurer de la
rentabilité et de la pérennité de mon projet. J’avais hâte de devenir maître
de moi-même et j’ai pensé que les procédures administratives d’étude de
projet et de l’obtention de l’accord de financement étaient très lentes et
trop longues, mais surtout compliquées que j’ai préféré les éviter.
Aujourd’hui je le regrette.
Je me suis rendue compte tardivement que mon projet n’est pas vraiment
rentable, j’arrive à peine à rembourser mon crédit. Non seulement l’ADSL est
aujourd’hui disponible à prix abordables mais en plus l’emplacement de ma
Publinet est mal choisi, plusieurs autres Publinets y existent déjà, ce qui
a compliqué la situation pour moi.
Aujourd’hui, je pense sérieusement à changer d’itinéraire et à entamer un
nouveau projet. J’ai appris une leçon très dure de ma première expérience,
donc j’ai décidé de suivre le bon chemin et de m’informer au maximum avant
de faire n’importe quel pas.
Je pense que ce salon est une opportunité très précieuse pour les jeunes
et les moins jeunes pour entrer en contact avec les institutions et les
experts qui vont les guider et leurs présenter les informations nécessaires.
S. Ben Jemâa
Maîtrisard en Histoire, sans-emploi, Djerba
Je suis en chômage depuis presque 3 ans. J’ai travaillé en tant que
gardien, en tant que aide-mécanicien, voire en tant que maçon. Imaginez que
vous passez 17 ans à étudier pour être en fin de compte en chômage. J’ai
déjà passé le CAPES et je n’ai pas réussi. J’ai donc pensé à changer de
direction et à m’implanter pour mon propre compte ! Je ne sais pas quel
genre de projet pourrais-je lancer, mais l’essentiel c’est que je veux
travailler. Je n’ai aucune idée sur la création d’entreprises. J’ignore
complètement les mécanismes et les procédures mais j’ai entendu parler de ce
salon donc je me suis dit que c’est l’occasion ou jamais pour réaliser mon
rêve. Ce n’est certainement pas avec une baguette magique que j’y arriverais
mais je garde quand même espoir.