L’Iran, le Qatar et la Russie forment une “troïka” du gaz

photo_1224591605602-1-1.jpg
étrole Gholam Hossein Nozari (c.), le ministre qatari de l’énergie et de l’industrie Abdullah ben Hamad al-Attiyah (g.) et le président de Gazprom Alexeï Miller à Téhéran le 21 octobre 2008 (Photo : Atta Kenare)

[21/10/2008 12:27:29] TEHERAN (AFP) L’Iran, le Qatar et la Russie, gros producteurs de gaz, sont convenus mardi de former une “troïka” ayant pour objectif de dynamiser l’assemblée des exportateurs de gaz, sans la transformer pour autant en cartel sur le modèle de l’Opep.

“Le dialogue tripartite peut être très utile pour l’ensemble du marché gazier”, a affirmé le président du géant gazier russe Gazprom, Alexeï Miller.

Le responsable, qui s’exprimait à Téhéran aux côtés des ministres iranien du Pétrole Gholam Hossein Nozari et qatari de l’Energie Abdallah ben Hamad al-Attiyah, a ajouté qu’ils allaient se “rencontrer régulièrement dans le cadre de cette “troïka” “.

La prochaine rencontre est prévue à Moscou d’ici “trois à quatre mois”, selon M. Miller.

Les trois responsables ont également conclu un accord créant une commission technique “dont l’une des tâches est d’examiner les projets communs et tripartites”, a poursuivi le chef de Gazprom. Elle se réunira d’ici quelques jours à Doha au Qatar, selon M. Attiyah.

Le ministre iranien du Pétrole est allé plus loin en affirmant que les trois pays s’étaient entendus pour créer une nouvelle organisation des pays exportateurs de gaz.

Selon M. Nozari, les trois pays sont “arrivés à un consensus pour la création d’une organisation commune gazière (…), accélérer sa mise en place et préparer ses statuts”.

Mais ses interlocuteurs ont été plus prudents sur les perspectives de viabilité d’une telle structure.

M. Miller a remarqué que l’activité de la “troïka” devait s’inscrire dans le cadre du Forum des pays exportateurs de gaz (FPEG), qui existe depuis 2001.

“Le dialogue tripartite peut être très utile pour l’ensemble du marché gazier et peut jouer le rôle de locomotive pour des pays exportateurs de gaz dans le cadre de l’assemblée des exportateurs de gaz”, a dit le président de Gazprom.

photo_1224591807916-1-1.jpg
électricité dans le monde (Photo : Francis Nallier)

Le FPEG est une organisation informelle rassemblant peu ou prou les principaux pays détenteurs de réserves de gaz.

Mais elle n’est pas comparable à l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), qui est un véritable cartel doté de statuts et dont les décisions s’imposent à tous les membres.

Le ministre qatari s’est lui aussi gardé d’évoquer la création d’une nouvelle organisation.

Il a évoqué “une vision commune” à propos de l’actuel Forum, mais sans apporter de détails à ce sujet. Il a ajouté que “lors de la future réunion ministérielle des pays exportateurs de gaz, ce projet sera confirmé”.

La Russie, l’Iran et le Qatar sont les trois premiers détenteurs de gaz avec environ 60% des réserves mondiales.

Leurs statuts d’exportateurs sont pourtant bien distincts. La Russie est le premier fournisseur de gaz naturel et le Qatar vise la première place pour l’exportation de gaz naturel liquéfié. L’Iran en revanche est un importateur net de cet hydrocarbure, faute d’investissements et d’une forte croissance de la consommation interne.

De nombreux experts ont mis en doute par le passé la viabilité d’un cartel du gaz sur le modèle de celui du pétrole, dont l’objectif est de contribuer à moduler le prix du baril en jouant sur l’offre.

Les contrats liant producteurs et consommateurs de gaz sont généralement à long terme, à cause du montant des investissements nécessaires pour l’acheminer.

Le pétrole est virtuellement livrable d’un point du globe à l’autre, alors que le marché gazier est largement régionalisé.