Paris et Amsterdam créent la première alliance aéroportuaire au monde

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étés aéroportuaires, Aéroports de Paris (ADP) et Schiphol Group, Pierre Graff (d.) et Gerlach Cerfontaine à Paris le 21 octobre 2008 (Photo : Franck Fife)

[21/10/2008 14:08:15] PARIS (AFP) A l’image de leurs plus grands clients, les compagnies aériennes Air France et néerlandaise KLM qui ont uni leurs forces il y a cinq ans, les aéroports de Paris et d’Amsterdam ont décidé mardi de s’allier, créant une coopération d’un type nouveau dans le monde aérien.

Leur but est de renforcer leur double “hub” ou plateforme de correspondances sis dans les deux villes, fiefs des deux transporteurs nationaux, membres de l’alliance Skyteam.

Avec cette alliance, les deux aéroports entendent tenir tête à deux autres groupes rivaux en Europe: Oneworld d’un côté, basé à Londres et Madrid et dirigé par British Airways et Iberia, Star Alliance de l’autre, installé à Francfort, Munich, Zurich et emmené par Lufthansa et Swiss.

Les passagers ne devraient en tirer que des bénéfices: “Plus de fréquence dans les vols, plus de fluidité dans le trafic entre les deux hubs”, ont promis les deux patrons des deux sociétés aéroportuaires, Aéroports de Paris (ADP) et Schiphol Group, Pierre Graff et Gerlach Cerfontaine, lors d’une conférence de presse à Paris.

Ils font par exemple miroiter “une liaison Paris-Amsterdam aussi simple qu’une correspondance de métro pour les passagers en transit”.

A l’étude, un concept de navette aérienne/ferroviaire entre Paris-Charles de Gaulle et Amsterdam. “Nous savons qu’en 2010 circulera un train rapide entre les deux capitales” (le prolongement en voie express du Thalys de Bruxelles à Amsterdam), a précisé M. Graff, ajoutant cependant qu’il n’y aurait pas de TGV aux couleurs des aéroports.

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à l’aéroport de Roissy Charles-de-Gaulle, le 3 septembre 2008 (Photo : Pierre Verdy)

Conclu pour 12 ans, cet accord, en gestation depuis deux ans, devrait être finalisé avant la fin novembre. ADP et Schiphol Group, respectivement deuxième et cinquième groupe aéroportuaire d’Europe, peuvent tous les deux ans renforcer cette coopération et tous les quatre ans la dénoncer.

Mis dans le secret des négociations, Air France-KLM s’est félicité de cette annonce: elle est “positive, car cohérente avec nos réseaux centrés sur les deux hubs”.

Cette coopération industrielle s’accompagne d’une prise de participation croisée de 8% des deux sociétés aéroportuaires. ADP, gérant de Roissy Charles de Gaulle, Orly et du Bourget, devrait débourser 370 millions d’euros pour 8% de Schiphol Group. Ce groupe entièrement public, détenu par l’Etat néerlandais et les villes d’Amsterdam et Rotterdam, va procéder à une augmentation de capital à cet effet.

Schiphol Group, gestionnaire des aéroports d’Amsterdam, de Rotterdam et de Lelystad, achètera quant à lui pour 530 millions d’euros 8% d’ADP à l’Etat français, qui à l’issue de cette opération détiendra encore plus de 60% du capital des aéroports parisiens.

Cet accord devrait permettre de dégager des “synergies combinées de revenus et de coûts d’environ 71 millions d’euros par an d’ici à 2013” et les deux sociétés prévoient de réduire leurs dépenses d’investissement de 18 millions d’euros par an en moyenne à partir de 2013. Elles réaliseront par exemple des économies en regroupant leurs achats, obtenant un meilleur prix en commandant une plus grande quantité de matériel.

Grâce à cette alliance, ADP et Schiphol Group veulent créer des co-entreprises pour répondre à tout appel d’offres sur un aéroport à l’étranger les intéressant, sauf “dans le cas où l’une des parties déclarerait explicitement ne pas être intéressée”. Dans leur collimateur, ont précisé les deux entreprises, l’aéroport JFK de New York, pour lequel il existe un projet d’extension. Prague et Abou Dhabi, auparavant convoités par ADP, “sont actuellement au point mort”.