[21/10/2008 21:20:54] NEW YORK(AFP) (AFP)
évolution de l’euro face au dollar depuis deux ans |
L’euro a poursuivi sa chute mardi, tombant à 1,30 dollar et évoluant au plus bas depuis mars 2007 face à un billet vert qui profite d’un regain d’optimisme quant au rétablissement de l’économie américaine.
A 18H00 GMT (20H00 à Paris), la monnaie européenne valait 1,3099 dollar contre 1,3343 dollar mardi soir, un niveau plus vu depuis le 9 mars 2007.
Elle était aussi en baisse face à la monnaie nippone à 131,48 yens contre 135,91 yens lundi soir. Le dollar reculait face au yen à 100,37 yens pour un dollar contre 101,86 la veille.
Depuis son sommet historique à 1,6038 dollar pour un euro le 15 juillet, la monnaie européenne a perdu l’équivalent de 18% de sa valeur.
“Les perspectives de reprise économique gouvernent le cours euro-dollar et devraient continuer à le faire pour le moment”, ont résumé les analystes de Commerzbank.
La monnaie américaine a profité des propos du président de la Réserve fédérale américaine (Fed), Ben Bernanke, qui a estimé devant des parlementaires américains que l’examen d’un nouveau plan de relance par le Congrès était “approprié”.
“Avant l’aggravation de la crise du crédit, le dollar était soutenu par l’opinion que l’économie américaine était la mieux placée pour rebondir”, a expliqué John Rivera, de Daily FX.
“Cette idée pourrait être en train de faire son retour, alors que les Etats-Unis continuent à sembler les plus actifs pour soutenir la croissance, comme le montre le soutien apporté par Ben Bernanke à un deuxième plan de relance budgétaire”, a-t-il ajouté.
Les démocrates, qui contrôlent le Congrès, se sont prononcés en faveur d’un plan de relance de 150 milliards de dollars.
Un euro et un dollar (Photo : Joël Saget) |
Un premier plan de relance d’un montant de 168 milliards de dollars avait été adopté par le Congrès en janvier et mis en place au printemps. Il avait eu un effet jugé positif par les économistes, mais très provisoire.
Du côté européen de l’Atlantique, les inquiétudes allaient par ailleurs crescendo sur le ralentissement économique, pénalisant la monnaie unique alors que les Européens semblent n’envisager que des mesures ciblées, pour l’instant.
Autre facteur de soutien au dollar, selon le cabinet d’analyse Brown Brothers Harriman, les spéculations sur “le règlement de 400 milliards de dollars de CDS (contrats permettant de se couvrir contre le défaut de paiement) sur la dette du groupe Lehman Brothers”, qui ont été mis aux enchères après sa faillite.
Selon M. Rivera, “banques et autres vendeurs accumulent du cash pour payer un perte estimée à 91% de l’investissement”.
A l’issue de la vente aux enchères, le 10 octobre, le niveau de protection assuré aux vendeurs de ces contrats, ceux qui payent l’assurance, a en effet été fixé à seulement 9,75%,
Les monnaies des économies émergentes à fort taux d’intérêt, et à ce titre objets de spéculations, ont continué de subir les mouvements de retrait des investisseurs.
La livre turque a encore reculé face au dollar et touché un plus bas depuis juillet 2006. Le peso mexicain évoluait à quelques encablures de ses niveaux de plus bas historique, atteints la semaine précédente.
Les monnaies des pays d’Europe de l’Est ont également fait grise mine, avec des contre-performances remarquables pour la couronne tchèque et le florint hongrois.
La devise britannique a reculé face au dollar à 1,6897 pour une livre, mais s’est appréciée face à l’euro à 77,51 pence pour un euro.
La monnaie helvétique a gagné du terrain face à l’euro à 1,5135 franc suisse pour un euro, mais a reculé face au dollar à 1,1554 franc suisse pour un dollar.
Le yuan chinois a clôturé à 6,8338 yuans pour un dollar contre 6,8299 yuans la veille.