La mission du Fonds monétaire international (F.M.I.), qui a
séjourné à Tunis au début de l’été dernier (27 mai- 9 juin 2008), vient de
publier son rapport. Elle y recommande en particulier de remplacer, «à moyen
terme », l’actuel système de compensation par un «filet protecteur mieux ciblé»;
le but étant de maintenir «la durabilité fiscale» du pays, de réduire sa
vulnérabilité aux chocs, et «créer l’espace fiscal nécessaire pour des dépenses
supplémentaires dans le social et les infrastructures». Les autorités affirment,
quant à elles, indique le rapport, que «malgré une augmentation significative
des subventions au fuel et aux produits alimentaires, elles entendent maintenir
le déficit budgétaire dans la limite de 3% du PIB, grâce à des revenus
importants, venant notamment du secteur des hydrocarbures». De même, les
autorités indiquent qu’elles maintiennent leur «engagement en faveur de la
consolidation fiscale, y compris la rationalisation des subventions à moyen
terme».
Le FMI estime également que «la BCT devrait se tenir prête à augmenter les
taux d’intérêt si la pression inflationniste s’intensifie, étant donné que la
stabilité macroéconomique est une condition d’une croissance forte et durable».
A ce sujet, la partie tunisienne fait remarquer que «la politique monétaire est
devenue restrictive depuis le milieu de 2007, afin d’enrayer l’inflation» ; et
indique que «des instruments supplémentaires sont en train d’être élaborés pour
mieux contrôler l’excès de liquidités». Toutefois, souligne le rapport, la BCT
s’est abstenue d’augmenter les taux d’intérêt «de peur d’affaiblir la
croissance».
Enfin, le fonds «encourage les autorités à continuer à renforcer l’efficience
du secteur bancaire et sa solidité dans la perspective d’une ouverture
progressive du compte capital». Ce à quoi les autorités ont répondu en affirmant
que «la qualité des bilans des banques continue de s’améliorer» et en
reconnaissant que «renforcer davantage le secteur bancaire demeure une grande
priorité».