Bush réunit en novembre un sommet inédit de pays industrialisés et émergents

[23/10/2008 06:52:04] WASHINGTON (AFP)

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ésident américain George Bush à la Maison Blanche le 21 octobre 2008 (Photo : Saul Loeb)

Le président américain George W. Bush réunira le 15 novembre un sommet inédit des dirigeants des pays industrialisés et des grandes économies émergentes pour tenter de parer au risque d’une récession mondiale causée par la crise financière.

M. Bush devait lancer mercredi les invitations aux dirigeants du “G20” pour ce sommet qui se tiendra dans la région de Washington afin d’examiner les causes de la pire crise financière depuis 1929 et d’énoncer les principes des réformes nécessaires pour empêcher qu’elle ne se reproduise, a dit la porte-parole du président, Dana Perino.

Ce sera la première fois que sera convoqué au niveau des dirigeants le , créé en 1999 après les crises financières asiatique et russe.

Le G20 comprend les membres du G8 (Allemagne, Canada, France, Italie, Japon, Royaume-Uni, Russie) plus l’Afrique du sud, l’Arabie saoudite, l’Argentine, l’Australie, le Brésil, la Chine, la Corée du Sud, l’Inde, l’Indonésie, le Mexique, la Russie et la Turquie. Le 20e membre est l’Union européenne, représentée par le pays qui en assure la présidence tournante, la France actuellement.

Le patron du Fonds monétaire international (FMI), Dominique Strauss-Kahn, le président de la Banque mondiale Robert Zoellick, le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, et le président du Forum de stabilité financière Mario Draghi sont également invités. Le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon participera au sommet, a annoncé mercredi son service de presse.

La porte-parole de M. Bush a laissé pour sa part la porte ouverte à la participation du futur président des Etats-Unis, qui devrait alors être connu puisque la présidentielle a lieu le 4 novembre.

Peu après, le candidat démocrate Barack Obama a jugé prématuré de parler de son éventuelle participation au sommet, indiquant qu’il ne voulait pas “trop s’avancer”.

Selon Mme Perino, les dirigeants “discuteront des causes de la crise financière. Ils examineront la réponse apportée à ce jour et les progrès accomplis (pour résoudre la crise). Ils identifieront les principes de réforme. Ensuite je crois qu’ils chargeront des experts financiers de donner corps aux principes” de réforme des régimes réglementaires.

Ce sommet serait suivi d’autres, censés mettre en oeuvre les recommandations des experts.

Mme Perino a jugé “probable” que M. Bush participe à un deuxième sommet avant de céder la place, le 20 janvier.

M. Bush a ainsi tenu la promesse faite samedi au président français Nicolas Sarkozy et au président de la Commission européenne José Manuel Barroso de consentir à une série de sommets et d’accueillir le premier aux Etats-Unis.

Il n’est pas allé jusqu’à accéder à la demande de M. Sarkozy qui aurait voulu que le sommet se tienne à New York parce que c’est de là, selon le président français, que la crise est partie.

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économiste John Maynard Keynes en juillet 1944 à la conférence de Bretton Woods

Les Américains ont d’abord été réticents face à l’idée d’un sommet réclamé par des Européens qui les montrent volontiers du doigt comme les responsables de leurs maux par leur dévotion aux principes de la libre entreprise.

La question est à présent de savoir sur quoi les vingt pourraient s’entendre et quelle sera l’autorité de M. Bush à deux mois de la fin de son mandat.

Les Européens veulent une réforme réelle et complète, une sorte de nouveau Bretton Woods, du nom des accords qui gouvernent depuis 1944 la finance internationale. Ils proposent une régulation plus vigoureuse et une forme de supervision mondiale des marchés, qui pourrait échoir au FMI.

Les Américains semblent réservés. M. Bush, qui s’est entretenu au cours des derniers jours par téléphone avec de nombreux dirigeants, selon Mme Perino, a mis en garde contre toute réforme qui menacerait la bonne marche du “capitalisme démocratique”.